Pour débattre sur le sujet de la rareté de l’eau, les campagnes de sensibilisation, les spots publicitaires et les tables rondes ne sont plus les moyens les plus efficaces pour interpeller le large public ou vulgariser cette problématique vitale. L’Agence française de développement (AFD) a choisi d’emprunter d’autres chemins pour aborder ce sujet épineux, à savoir le mariage des débats sur une question donnée avec l’art et la créativité.
En partenariat avec l’Institut français de Tunis, l’Agence française de développement a organisé une conférence-débat autour de la rareté de l’eau, suivie d’une pièce de théâtre intitulée « Eau secours », réalisée par Nawel Skandrani : jeux de mots mimant toute la problématique par le biais de l’art.
La soirée a été agrémentée et rehaussée par la présence d’invités de marque tels que : François Gouyette, Ambassadeur de France en Tunisie, Mounir Majdoub, Secrétaire d’Etat au Développement Durable, Hédi Bel Hadj, Président-Directeur Général de la SONEDE , Abdessamad Boubaker, agriculteur et président d’un Groupement de développement agricole et M. Philippe-Cyrille Berton, directeur de l’AFD en Tunisie.
Les débats qui ont suivi ont été fructueux et ont pu esquisser des pistes de réflexion.
François Gouyette, a rappelé a l’auditoire que la Tunisie est parmi les pays les plus aride du monde et a insisté sur la nécessité de mettre en place des stratégie pour la sauvegarde de l’eau étant donné sa rareté. « La rareté de l’eau bien qu’il s’agit d’un problème qui ne date pas d’hier en Tunisie demeure l’un des défis postrévolutionnaire en Tunisie » affirme-t-il et d’ajouter qu’à ce défi vital s’ajoute un autre défi à savoir le défi climatique qui complique la situation. M. l’ambassadeur a de même exprimé sa confiance à l’assistance fourni par l’Agence française du développement à la SONEDE. De passage, il a parlé de deux projets relatifs à la sauvegarde de l’eau à Djerba et l’autre à Bizerte financé par AFD et l’Allemagne.
En ce qui concerne, M. Hédi Bel Hadj, il a replacé le sujet dans son contexte à savoir le manque de l’eau dans le monde entier. Une bonne gouvernance et la rationalisation de la consommation de l’eau demeure l’une des pistes de réflexions aux problèmes de la rareté de l’eau en Tunisie et a mis l’accent sur le comportement du consommateur tunisien. Et d’expliquer la responsabilité majeure qu’elle assume avec 2461995 abonnés qui se repartissent comme suit : 2060109 abonnés dans le milieu urbain et 401886 abonnés dans le milieu rural. Egalement, il a assuré la capacité de la SONEDE d’assurer l’eau potable pour la Tunisie sans problème d’içi 2013 sans obstacle ou entrave et que 9 million de tunisiens profitent des services de la SONEDE
Mounir Majdoub, quant à lui, il est revenu sur le comportement des industriels dans l’utilisation de l’eau et a cité l’exemple du traitement des tomates dans les usines : opération qui nécessite énormément de ressources hydrauliques. il a avancé aussi que 85% des usines de tomates ne savent pas comment recyclé l’eau pollué correctement et quant à culture des dattes elle consomment entre 10 mile et 15 mille mètre cube d’eau par hectare.
Toutes ses interventions n’ont pas manqué d’interpeller l’auditoire dont quelques un se sont précipité pour posé des questions ou donner des remarques. Un professeur universitaire, lors de son intervention a expliqué que le problème de la rareté de l’eau est intimement lié à celui de l’énergie. « Résoudre le problème de la rareté de l’eau peut marcher parallèlement avec celui de l’énergie » dit-t-elle.
La deuxième question a été posée par un ancien responsable aux nations-unis. Ce responsable ne s’est pas inquiété du manque de l’eau et a affirmé que ce problème ne se pose même pas pour bientôt en attendant, il faut penser à l’eau virtuelle.
Une autre enseignante universitaire à l’INSAT, s’est indignée du problème de la faible enveloppe allouée à la recherche scientifique : « Comment les recherches sur la rareté de l’eau en tunisien vont évoluer avec un budget très faible » s’indigne-t-elle.