L’inclusion financière serait capable de former des consommateurs responsabilisés, informés et plus engagés financièrement, capables de mener la locomotive du changement économique, stimuler l’innovation et renforcer le dynamisme des marchés. C’est dans ce contexte que les congrès et conférences de l’Union bancaire francophone servent de plateforme d’échange du savoir-faire portant sur des questions aussi critiques que la bancarisation des populations les plus démunies, et aussi épineuses que la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et l’implantation des réglementations régionales et internationales.
C’est pourquoi, l’Union Bancaire Francophone a tenu, jeudi 4 avril 2014 à Bruxelles, sa conférence annuelle sur le thème de l’éducation et de l’inclusion financière, en coopération avec l’Union des Banques Arabes et la Fédération bancaire française, la Febelfin (association belge des banques et des sociétés boursières), l’Organisation mondiale de la Francophonie, de la Banque mondiale et la Commission européenne. La conférence s’est tenue en présence du ministre-président du Gouvernement de la région de Buxelles – Capilal, Rudiy Vervoot, et le ministre des Finances de Belgique, M. Koen Geens.
Lors de la séance inaugurale, le président du Comité exécutif de l’UBA, Dr. Joseph Torbey, a déclaré que pour relever des défis aussi gigantesques, dont les plus importants sembleraient être la pauvreté, le chômage et l’éducation, l’amélioration de la condition des hommes et l’investissement dans l’être humain pour lui donner les outils de forger son avenir, et contribuer au développement durable de l’économie, sont cruciaux.
Et d’ajouter que s’attaquer aux problèmes de la pauvreté, du chômage et de la faiblesse de la croissance économique commence par le combat contre l’exclusion financière, par le biais de l’éducation. « C’est en quelque sorte, contribuer à réaliser la stabilité sociale et sécuritaire par le biais du développement durable », dit-il.
Joseph Torbey n’a pas hésité à affirmer que notre ère est certes celle de la démocratisation de l’accès à l’information, de l’économie globale des connaissances, de la mondialisation des systèmes financiers et bancaires, et de ce fait, de la globalisation des risques et des succès, où particuliers et investisseurs sont appelés à prendre des décisions financières souvent complexes pour gérer leur présent et assurer leur avenir.
« A l’UBA, nous considérons que l’inclusion financière n’est pas uniquement la responsabilité des organismes sociaux ou celle des associations de lutte contre la pauvreté, mais elle est plutôt l’une de nos priorités qui déterminent notre rôle, non seulement comme dispenseurs de crédits et gestionnaires de patrimoine, mais aussi comme promoteurs de stabilité dans notre région », explique-t-il.
Certains des pays arabes subissent des transformations profondes, et font face à des défis meurtriers, mais demeurent munis de grands espoirs aussi. Mais Joseph Torbey insiste que dans ces régions, la lutte contre la pauvreté doit passer nécessairement par l’éducation et l’inclusion financière, éléments clés pour le développement et la croissance durables. Cette éducation financière pourrait même, selon lui, commencer dans les écoles, pour assurer aux nouvelles générations l’acquisition de compétences financières au même titre que les mathématiques et les sciences de la vie. Et d’ajouter qu’il s’agit également de l’accès à l’ensemble des sources de financement que les petits entrepreneurs souhaitent avoir dans un contexte économique défavorable.
Pour conclure, Joseph Torbey assure qu’il s’agit en quelque sorte de faire la ‘’paix des braves’’. Il y va de notre honneur et de notre mission en tant que banquiers et financiers de prendre les dispositifs nécessaires pour rendre notre secteur financier entièrement inclusif, s’attribuant le rôle de moteur de la croissance afin d’aider les personnes les plus faibles économiquement à se développer et faire face aux différents chocs économiques.
Notons enfin que l’Union des Banques arabes est le plus grand consortium financier et bancaire de la région arabe, étant donné qu’il compte plus de 350 institutions arabes bancaires représentant la majorité des banques arabes.