Les étudiants de l’ENSI (Ecole Nationale des Sciences de l’Informatique) observeront un sit-in aujourd’hui 7 avril 2014, à 11h, devant l’Assemblée nationale constituante.
D’après une des étudiantes de l’ENSI, ce sit-in est le point d’orgue d’un sit-in entamé le 5 mars, pour contester « l’admission illégitime » du fils de la directrice de l’école, Leila Saïdane, dans cette école réputée.
Le parcours des admis dans une école d’ingénieurs en Tunisie démarre soit par un concours national d’accès aux écoles de formation des ingénieurs (écoles préparatoires), soit par un concours sur titre (concours spécifique) favorisant les majors de promotion de quelques instituts.
Notre interlocutrice ne manque pas d’argumenter ces propos : « Le nom du fils de la directrice ne figure pas sur la liste des admis au concours spécifique 2013, nous sommes donc en droit de nous interroger sur la légitimité de cette admission ».
En conséquence, le bras de fer continue entre les étudiants et la directrice de l’ENSI et les devoirs surveillés ont été boycottés. Les étudiants paraissent déterminés et prêts à continuer la lutte et leurs revendications se résument en quatre points, à savoir :
1/ Le renvoi pur et simple de l’étudiant Selim Saïdane de l’ENSI;
2/ Le renvoi de la directrice Leila Saïdane, à cause de son implication dans l’affaire;
3/ L’ouverture d’une enquête sur tous les responsables qui ont facilité l’admission de cet étudiant;
4/ Une entrevue avec le ministre de l’Enseignement supérieur, afin de lui parler de la situation actuelle de l’ENSI et de l’optimiser.
Par ailleurs, selon les propos recueillis auprès des étudiants, quelques députés de l’Assemblée nationale constituante auraient sympathisé à leur cause. Il s’agirait de la vice-présidente de l’ANC, Meherzia Laâbidi et de Habib Kheder, rapporteur général de la Constitution. « Habib Kheder nous a affirmé que la procédure par laquelle cet étudiant est entré à l’école est illégale », déclarent-ils.
Contacté par leconomistemaghrebin.com, la directrice de l’ENSI n’a pas manqué de donner sa version des faits et a nié toutes les accusations des étudiants. Ella a avancé que son fils a été accepté à l’ENSI en septembre 2013 et qu’elle a été nommée directrice de l’établissement en mars 2014. « Je ne suis pas intervenue dans cette affaire », déclare-t-elle. « Mon fils a réussi au concours spécifique et a été accepté à l’Institut supérieur de l’informatique, puis il a fait une permutation à l’ENSI, après l’accord du ministre et des autorités compétentes », explique-t-elle.
Mme Saidane a également affirmé que la procédure d’admission de son fils à l’école est légale : « M. le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche technologique a déjà affirmé, lors d’une réunion au sein du rectorat, que la procédure est légale et cette réponse a été communiquée aux grévistes par le biais du chef du cabinet, en date du 28 mars ». Et de conclure : « Si les étudiants ne sont pas convaincus, ils peuvent saisir le Tribunal administratif ».