La décision du Tribunal militaire en charge de l’affaire des martyrs et des blessés de la Révolution du Grand-Tunis, Thala et Kasserine, de libérer Ali Seriati, Rafik Haj Kacem et Lotfi Zouari le 21 mai prochain, a soulevé une vague d’indignation et de colère auprès des familles des martyrs et des blessés de la Révolution, qui ont crié haut et fort, devant le Tribunal, leur indignation face à cette « injustice ».
La libération des accusés– qui terminent leur peine de trois années de prison, suite à une requalification de l’inculpation, alors qu’ils avaient été condamnés à 20 ans- a également provoqué des remous au sein la classe politique, et pour cause… Prudent, le chef du Gouvernement Mehdi Jomaa a déclaré que son Gouvernement ne peut se mêler des décisions de justice, mais que les avocats des victimes peuvent toujours faire appel de ces verdicts.
Pour sa part, le Mouvement Ennahdha a exprimé son « choc » à l’annonce des décisions de la justice militaire dans l’affaire des blessés et martyrs.
Ennahdha a aussi exprimé sa solidarité avec les familles des martyrs et blessés « qui ont le droit à un procès équitable », et condamne « les conditions dans lesquelles s’est déroulé le procès », en assurant que ce genre de procès est censé être équitable et rendre justice aux familles des martyrs et blessés de la Révolution.
Par ailleurs, les présidents des blocs parlementaires et la Commission des consensus à l’ANC ont décidé, dimanche 13 avril 2014, de tenir une séance plénière, dont une partie sera réservée aux discussions sur le verdict de la justice militaire dans l’affaire des martyrs et blessés de la Révolution. On s’oriente, semble-t-il, vers la transposition de ces procès devant la justice civile après les tribunaux militaires.