En marge de la 3e édition des Journées Techdays organisées les 15 et 16 avril à Tunis, leconomistemaghrebin.com a rencontré Raouf Mhenni, Managing director à HR Access, pour mettre l’accent sur les avantages de l’offre Cloud et comment les entreprises tunisiennes pourraient mettre à profit ces nouvelles solutions de communication unifiées. Raouf Mhenni est membre de l’Association tunisienne de la communication et de la technologie. Entretien…
leconomistemaghrebin.com : C’est quoi l’offre Cloud ?
Raouf Mhenni : L’offre Cloud est la mise en partage d’un ensemble d’infrastructures matérielles (réseaux, software…) qui permet une utilisation à n’importe quel moment de types d’applications et de besoins. Il facilite la mobilité et renforce la sécurité à des coûts appropriés à l’utilisation.
Les entreprises tunisiennes ont-elles aujourd’hui les moyens pour s’adapter à ces changements introduits par l’offre Cloud ?
Oui, l’entreprise tunisienne est aujourd’hui prête à utiliser cette offre. L’offre de Cloud est une réelle opportunité. Il va falloir que l’entreprise tunisienne puisse en profiter.
Elle dépasse de loin toute infrastructure appropriée que l’entreprise pourrait mettre chez elle. Une entreprise peut à travers l’un des réseaux disponibles sur le marché des télécoms en Tunisie créer son propre réseau. Le deuxième choix fait que les entreprises entrent en concurrence avec les opérateurs téléphoniques qui sont en train de mettre en place tous les systèmes de sécurité et de gestion existants.
Quel est l’apport de l’offre Cloud en termes de rentabilité et de compétitivité pour l’entreprise ?
Il faut raisonner en termes de retour sur investissement. Dans le Cloud, il n’y a pas d’investissement initial. C’est une alternative. La nature de l’offre Cloud est beaucoup plus appropriée pour l’entreprise tunisienne plutôt que d’investir dans l’infrastructure.
Le Cloud consiste en un payement par rapport à l’utilisation. Prenons le cas d’un call-center qui décroche un grand marché pour trois mois. Dans ce cas, ce même centre a besoin de ressources pendant seulement toute cette période. Ce centre a donc le choix soit d’investir pour satisfaire ce marché pendant seulement trois mois, soit laisser le marché. Les deux solutions ne sont pas bonnes.
Quelle stratégie faut-il mettre en place pour pouvoir profiter pleinement de l’offre Cloud ?
L’avantage est que l’entreprise est aujourd’hui dans un marché ouvert. Un cadre ou un employé pourrait profiter de la mobilité professionnelle. L’entreprise est dans un marché concurrentiel. La richesse d’ une entreprise ce sont ses ressources humaines.
La PME doit absolument savoir bien gérer le capital le plus important et le plus précieux chez elle (ses employés). Il faut que l’entreprise gère ses talents (compétences, formation, carrière, recrutement…) de manière efficace pour les garder à travers une certaine combinaison. Il y a des solutions qui sont utilisées par les plus grandes entreprises au monde. Au lieu d’investir dans une solution, je la prends à partir du Cloud. Il s’agit de bénéficier de meilleurs outils dans le monde, mais à moindre coût en utilisant le Cloud.
Qu’est-ce qui renforce réellement votre conviction quant à la capacité des entreprises tunisiennes à réussir dan ce domaine ?
Le premier avantage est le capital humain. Les hommes et les femmes sont bien instruits. Aujourd’hui, la technologie est une large fenêtre qui s’ouvre. Les Tunisiens ont une certaine aisance à utiliser les nouvelles technologies. La Tunisie a aussi un positionnement géographique stratégique et exceptionnel. Il faut profiter des innovations technologiques pour apporter au pays de la croissance et de la richesse. On a en Tunisie des « success stories ». Des acteurs américains, anglais, français, canadiens … font aujourd’hui confiance à des produits technologiques fabriqués en Tunisie.
Il faut absolument avoir un positionnement géoéconomique particulier en tirant profit du Cloud. La technologie peut être un vecteur critique pour le développement du pays.
Si vous comparez la Tunisie aux autres pays maghrébins, notamment l’Algérie et le Maroc ?
Il n’y a pas lieu de faire des comparaisons. Il faut, à mon avis, sortir de cette comparaison. Chaque pays a ses attributs qui lui sont intrinsèques. C’est pourquoi, je positionne la Tunisie dans la Méditerranée et non pas dans le Maghreb. Il faut se comparer à la France, à l’Espagne, à la Grèce…
Les cinq premières plus grandes capitalisations boursières (Facebook…) n’existaient pas il y a cinq ans ! Il y a donc une dynamique nouvelle qui vient de s’installer, pilotée par une création de valeur mondiale. Donc le positionnement n’est plus aujourd’hui déterminé à classement dans un instant T. Pourquoi ne croyons-nous pas que la Tunisie pourrait, dans 10 ans, être plus riche que certains pays européens ? Il faut qu’on se déploie tous (société civile, médias…). On n’a pas beaucoup de freins. Il faut juste y aller.
Quel est votre message à l’adresse des futurs diplômés et promoteurs tunisiens ?
Croyez en la technologie, en vos compétences, votre volonté et travaillez un peu plus que les autres.