Une élection présidentielle sans surprise ? C’est désormais officiel : le président-candidat, Abdelaziz Bouteflika est élu avec un score de 81,53 % des voix (contre 75 % en 1999, 85 % en 2004 et 90 % en 2009). Son plus sérieux rival, Ali Benflis, n’obtient que 12,18 % des suffrages. La participation au scrutin s’établit à 51,78 %, en recul net si on la compare avec le taux de participation officielle en 2009, qui était de 74,11 %.
Selon la Constitution algérienne, le président élu devra prêter serment lors d’une cérémonie publique, en présence de toutes les hautes instances du pays et entrera en fonction aussitôt après.
D’après son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, Abdelaziz Bouteflika doit maintenant « engager des réformes économiques qui doivent rendre son pays moins dépendant du pétrole. Il doit normalement s’atteler dès cette année à une révision de la Constitution dans le sens d’un renforcement des libertés collectives et individuelles, des pouvoirs du Parlement et de ceux du Premier ministre ».
Bouteflika, poursuit le directeur de campagne, devra enfin donner le pouvoir à la génération de l’indépendance dans ce pays de près de 40 millions d’habitants, jeunes dans leur écrasante majorité, et dont les principaux dirigeants sont pour beaucoup septuagénaires.
Autre son de cloche, la reconduction de Bouteflika, selon l’opposition, va consacrer la consolidation du statu quo qui engendrera l’instabilité politique et la grogne sociale. « Le pouvoir incarné par Bouteflika ne sera plus en mesure d’acheter la paix sociale, comme il l’a fait durant les trois précédents mandats, en raison d’une probable baisse des revenus pétroliers du pays », assure un politologue algérois, fin connaisseur des coulisses du pouvoir en Algérie.