« Laissons la politique aux politiciens », c’est par cette phrase laconique que la ministre du Tourisme, Amel Karboul, a répondu aux questions pressantes des journalistes sur les remous soulevés par la visite de touristes israéliens en Tunisie.
Lors d’une conférence de presse organisée ce matin du vendredi 25 avril au siège du ministère, Amel Karboul a rappelé que le déroulement du pèlerinage à la synagogue de la Ghriba, dans de bonnes conditions, est un indicateur positif de la réussite de la prochaine saison touristique ; puisqu’il offre au monde entier une belle image de la Tunisie, celle de la sécurité retrouvée, de la tolérance et de la coexistence pacifique et paisible entre les religions. D’autant plus, argumente-t-elle, que la nouvelle Constitution donne une place prépondérante à la liberté de conscience, en tant que valeur universelle.
Réagissant à une intervention d’une journaliste qui l’accusait d’avoir heurté les sentiments des Tunisiens en ouvrant nos frontières aux touristes israéliens, entrouvrant ainsi la porte à une « éventuelle normalisation avec l’entité sioniste », Mme Karboul a assuré avoir adressé, auparavant, par écrit une requête aux ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur concernant la « procédure » à suivre pour les pèlerins juifs de nationalité israélienne, et qu’on lui a fait savoir qu’il n’y a pas de procédure écrite mais plutôt une « tradition » établie.
Et de s’interroger : Pourquoi soulever cette question maintenant, alors qu’on se prépare fébrilement au pèlerinage de la Ghriba, le mois prochain et à la saison touristique ? « Comme à l’accoutumée, les ministres des Affaires religieuses, de la Culture et du Tourisme se rendront à la Ghriba, prouvant ainsi que le Gouvernement dans son ensemble est solidaire dans cette affaire », a révélé Mme Karboul.
Et de conclure : « Je suis honorée d’être auditionnée par les membres de l’Assemblée nationale constituante. Je n’irai pas comme politique mais comme technicienne dans le secteur du Tourisme », a averti Amel Karboul.