Dans une interview accordée hier à Telvza Tv, Aziz Krichen, ministre-conseiller démissionnaire de la Présidence de la République, a déclaré que l’une des raisons principales qui l’ont poussé à démissionner réside dans le fait que l’institution de la Présidence de la République a dévié de sa mission principale de rassembleur de tous les Tunisiens loin des clivages et des tiraillements politiques. Il a également nié l’information relative à une tentative de coup d’Etat divulguée l’année dernière.
En effet, a ajouté Krichen, il y avait un contrat entre lui et Marzouki en vertu duquel la mission de la Présidence de la République est d’être au-dessus des clivages politiques et d’œuvrer à rassembler tous les Tunisiens pour sortir le pays de la transition démocratique.
Ce même contrat portait sur la manière de gérer l’institution de la présidence qui devait rester au-dessus de tous les partis et parties car le pays traversait une situation très difficile nécessitant l’union de toutes les parties impliquées. Cette situation difficile aurait dû inciter l’institution de la Présidence de la République à jouer le rôle qui devrait être le sien de rassembleur et de guide, ce qui n’est plus le cas, ajoute Krichene, depuis le début de l’année 2013 et au lieu de rassembler les Tunisiens, cette institution suprême a travaillé à leur séparation déviant ainsi par rapport au contrat initial.
Et c’est ainsi qu’en juillet 2013, selon Aziz Krichen et après le meurtre de Mohamed Brahmi, que la Présidence de la République a perdu toute crédibilité pour diriger le pays. Cela a été confirmé par la position des différents partis qui, au lieu de s’adresser à la Présidence de la République, se sont tournés vers la socité civile pour jouer ce rôle de rassembleur de tous les Tunisiens.
Ma démission était dans l’air depuis juin dernier et n’a été reportée qu’à causes de la situation difficile que traversait le pays et il était de mon devoir de ne pas la présenter à ce moment. Après le démarrage du dialogue national, la mise en place du nouveau gouvernement, la Présidence de la République n’a pas changé de politique, ce qui m’a poussé à présenter ma démission.
Je ne rejoindrai aucun parti et je n’en créerai pas un de plus puisque le pays compte dejà 170 partis, a ajouté Krichen mais j’œuvrerai pour l’émergence d’une alternative que ni Ennahdha ni Nidaa tounes ne représentent. Le pays a besoin d’un nouveau projet national, d’une nouvelle vision après l’échec des anciens projets tel le projet Bourguibiste. De même, nous avons vu ces dernières années les résultats du projet islamiste.
A propos du prétendu coup d’Etat, Krichen a déclaré qu’il n’a jamais existé mais la situation était difficile et il y avait des parties appartenant aux différentes tendances politiques qui poussaient vers la confrontation. Fort heureusement, le pays a pu surmonter cette crise grave qui mettait le pays devant une seule alternative : soit nous continuons dans la voie du dialogue et de la concertation soit nous allons vers la confrontation. C’est la raison pour laquelle je n’avais pas démissionné alors.