L’Afrique c’est 1 milliard d’habitants, qui vont doubler d’ici 50 ans. L’Afrique c’est aussi 300 millions de personnes qui migrent chaque année de la campagne vers la ville et créent ainsi des opportunités énormes d’investissements que ce soit dans le secteur du logement ou celui des services. Le continent se distingue également par sa croissance qui, tout en frôlant 5%, se caractérise par une certaine stabilité par rapport aux fluctuations et aux crises financières mondiales. En Afrique, les Investissements Directs Etrangers augmentent chaque année de 20%.
Pour bénéficier de tous ces chiffres positifs et de cet important potentiel de croissance, Ahmed Karam, a estimé qu’il faut agir. Dans le cadre du Forum de l’Economiste Maghrébin, et à un auditoire formé de ministres, d’économistes et d’hommes d’affaires africains, le directeur général d’Amen Bank, a décliné les axes de la stratégie de déploiement sur le continent.
La présence en Afrique passe premièrement par la diplomatie, des négociations sérieuses pour la création de zones de libre-échange, ou encore de vraies facilitations d’octroi de visa aux ressortissants de pays africains, c’est ce que préconise, entre autres, Ahmed Karam, au niveau officiel.
Ces efforts diplomatiques sont toutefois tributaires d’une proximité effective. Pour l’homme d’affaires tunisien, il faut que Tunisair, la CTN et autres compagnies nationales de transport desservent les principales destinations africaines. Et même si l’opération pâtirait dans un premier temps de coûts financiers importants, l’entreprise vaut bien le coup et s’avèrera, selon ses dires, fructueuse à moyen et long termes.
De plus, le déploiement logistique doit aller de pair avec le déploiement financier. Selon Ahmed Karam, les acteurs financiers, toutes disciplines confondues (banques, fonds d’investissement, assurances) devraient s’implanter en Afrique. La demande en matière de prestations financières y est en effet importante.
Parallèlement à cet élan vers l’Afrique, Ahmed Karam a proposé « d’africaniser la Tunisie ». C’est que pour lui, la Tunisie est une partie intégrante du continent. Les quelque 6 mille étudiants africains, qui devraient d’ailleurs devenir 30 mille d’ici quelques années, devraient trouver en Tunisie « l’hospitalité bienveillante », loin des comportements malsains et dégradants pratiqués parfois par certains Tunisiens.
Enfin, il faut inscrire toutes ces mesures dans la durabilité. « Des partenariats efficaces et permanents », a insisté le directeur général d’Amen Bank.
Quels sont les domaines prioritaires de ces partenariats ? Pour Ahmed Karam, les opportunités ne manquent pas. Elles sont partout. Dans l’agriculture, l’Afrique à elle seule dispose de 60% des terres arables non cultivées de la planète, dans les services, dans les mines, ou encore dans les produits de consommation. Quel que soit le domaine, « il faut agir en confiance, car la confiance ouvre la voie à la récidive », a ainsi conclu l’économiste tunisien.