Huit secteurs allant de la situation des finances publiques, jusqu’au secteur tertiaire, en passant par la sécurité sociale ou les collectivités locales. C’est dans ces domaines, entres autres, que les experts de la Cour des comptes ont puisé dans l’année judiciaire 2012/2013. Ils en sont sortis avec un rapport annuel, le 28e, qui dévoile des lacunes et des dépassements aussi graves les uns que les autres.
Dans le cadre de l’élaboration de ce rapport, les experts de la Cour des comptes ont audité les travaux de l’Office National de l’Assainissement ( ONAS ) pour la période 2008/2011. Ils ont découvert que le taux de couverture en services d’assainissement ne dépasse pas 37% des zones municipales et qu’il chute en zones rurales pour se situer à 10%.
Le déficit dans l’entretien du réseau des eaux usées s’est creusé passant de 29% en 2008, à 41% en 2011. La mission de la Cour des comptes a également relevé plusieurs « dépassements au niveau de la gestion de cette entreprise publique ». Le non respect des règles de compétitivité dans la conclusion des contrats d’exploitation des structures d’assainissement, le laxisme dans le suivi des exploitants privés et les retards, frôlant parfois les 14 ans, dans l’exécution des projets, expliqueraient ainsi l’insuffisance au niveau du rendement de l’ ONAS, censé être le « gestionnaire du réseau d’assainissement et le principal intervenant dans le domaine de la protection du milieu hydrique et de la lutte contre toutes les sources de pollution. »
Ainsi, selon la Cour des comptes, 61% des eaux traitées au niveau des stations d’assainissement ne sont pas conformes aux normes. C’est que parmi les 55 éléments qui devraient être analysés, neuf seulement font l’objet d’analyses. En outre, les stations censées contrôler la qualité des eaux, ne sont pas elles-mêmes bien contrôlées. Le tiers seulement est surveillé.
Ces eaux ainsi traitées, ou plutôt « maltraitées », sont exploitées par les agriculteurs. Or, la moitié de ces eaux n’est pas conforme à la norme tunisienne de référence. Les plantations irriguées par ces eaux ne subissent pas elles non plus de contrôle, ce qui soulève des interrogations sur les retombées sanitaires de telles pratiques sur les consommateurs.