Les premières initiatives de micro-assurance sont nées, dans le monde, au milieu des années 80 avec la mutuelle de santé, alors que le terme micro-assurance n’est apparu dans la littérature que dans les années 90.
C’est ainsi que s’est développée la micro-assurance, il y a une vingtaine d’années, dans différents pays en Asie, en Amérique latine et en Afrique subsaharienne.
En Tunisie, le besoin réel ne s’est fait sentir qu’avec la révolution, quand les bénéficiaires de crédits se sont retrouvés désemparés qui par le ralentissement voire l’arrêt de son activité, qui par des sinistres causés par différents troubles (pillages, incendie..). L’étude récente de marché réalisée par Enda i-a, avec l’appui de la Confédération suisse, confirme que les personnes à faibles revenus montrent un réel intérêt pour ce type de produit.
Ainsi face à une demande qui commence à se faire sentir Enda i-a (240.000 clients actifs et un portefeuille de 200 millions de dinars) a pris l’initiative d’organiser, en son siège, le 21 mai, une table ronde en présence de représentants de compagnies d’assurances, d’agences de coopération bilatérale, d’ONG spécialisées dans l’éducation financière et d’experts concernés par le développement de la micro-finance.
Le principal animateur de cette table ronde, Mr Michael McCord, président du Micro-Insurance Center et vice-président du Micro-Insurance Network, est un spécialiste de renommée mondiale de la couverture du risque de la micro-finance. Il a relevé que dans de récentes études effectuées en Afrique, la Tunisie, qui est le 66e pays qu’il visite, pour la première fois, est classée loin derrière la plupart des pays du continent en ce qui concerne la disponibilité des produits de micro-assurance. Selon lui, beaucoup de travail est à faire pour mettre en place un tel système qui s’adresse aux populations à faibles revenus, non desservies par l’assurance classique. Sans accès à une gamme diversifiée de produits de la micro-assurance de qualité, le développement durable dans un pays comme la Tunisie sera difficile à réaliser, souligne Mc Cord.
La micro-assurance a été reconnue dans plusieurs pays comme un élément significatif dans la stratégie d’une finance inclusive. Le conférencier signale que « réaliser un travail de finance inclusive par la micro-assurance nécessite la mise en place d’une approche innovante de sorte qu’assureurs et distributeurs tunisiens travaillent ensemble, afin de fournir des produits pour une population d’au moins trois millions de personnes d’ici à 2019 ». Il a ajouté que dans ce segment de marché, les régulations ne doivent pas restreindre l’expansion d’une protection efficace des risques encourus par les populations à faibles revenus. En d’autres termes, l’approche clients de la micro-assurance doit nécessairement être adaptée à leur profil. Pour cela elle doit être simple, efficace, facile à comprendre, accessible et avoir de la valeur.
Alors que dans plusieurs pays, les institutions de micro-finance proposent la micro-assurance directement à leurs clients, la nouvelle loi tunisienne, entrée en vigueur en mars 2013, prévoit que la micro-assurance soit proposée aux micro-entrepreneurs, mais à travers des compagnies d’assurance de la place.