L’Université Libre de Tunis ( ULT ) a inauguré son sixième local, hier le 22 mai, en présence du président fondateur Mohamed El Boussaïri Bouebdelli et du Recteur Sadok Belaïd. Le bâtiment 6, tel qu’il a été dénommé, s’étend sur une surface de 7000 m² et est capable d’accueillir 1400 étudiants chaque année universitaire. Il emploie 350 professeurs et a coûté huit millions de dinars.
Inaugurant la séance, devant un public composé de journalistes et de professeurs, M. Bouebdelli, d’un ton nostalgique, a relaté le début de l’aventure : celle de l’ingénieur en informatique qui, après vingt ans d’expérience à Paris, a préféré rentrer dans son pays pour réaliser son rêve : fonder la première université privée en Tunisie ; dans une période où l’idéal pour les parents, les étudiants et toute la société étaient l’enseignement public.
Des difficultés ? Il en a vu de toutes les couleurs : longues procédures administratives et difficultés financières. Cependant, comme dit le proverbe : « Tout vient à point à qui sait attendre » et le rêve se réalise à travers les années. En 1973, l’Institut Supérieur d’Informatique et l’Ecole d’Electronique et d’Automatisme voient le jour. Ce projet innovateur est venu à temps, à un moment où la Tunisie souffre d’un manque de techniciens et d’ingénieurs, et du coup un pourcentage considérable des diplômés a été recruté par le ministère de l’Intérieur.
En 1975, l’Institut des Techniques Administratives et de Comptabilité voit le jour. En 1992, l’Université Libre de Tunis, en 2005 le Lycée Pasteur. Quant à l’année 1988, Mohamed El Boussaïri Bouebdelli ne manque pas de réaliser une prouesse pédagogique : l’introduction de l’enseignement de la langue anglaise et de l’informatique à l’école primaire Fondation Bouebdelli en 2004. Ainsi le parcours de l’ingénieur a avancé doucement, mais sûrement dans le monde universitaire.
Tous ses propos concordent avec l’intervention du Recteur de l’université Sadok Belaïd : « Pour former des têtes bien faites et des mains adroites, ce nouveau local a été fondé, avec pour objectif de gagner la bataille de l’employabilité et de la compétitivité », qui selon lui est « une demande légitime pour les chefs d’entreprise et les hommes d’affaires ».
Ouvert à tout type de partenariat et de coopération, le juriste de renommée a réaffirmé l’engagement de l’ULT à se lancer dans des partenariats avec le secteur universitaire public, qui est « notre frère jumeau et avec lequel nous avons toujours souhaité et réaffirmons notre disposition à établir avec ses institutions de recherche et de formation, des relations solides de coopération et de partenariat mutuellement profitables ».
Il a conclu son discours en appelant de ses vœux à la révision du cadre législatif de fonctionnement du secteur privé dans l’enseignement supérieur.
Au-delà de l’augmentation de la capacité d’accueil de l’ULT, seize mille livres numériques sont disponibles à la bibliothèque du bâtiment 6, consultables à l’intérieur ou à l’extérieur de l’enceinte universitaire, ajoute le secrétaire général de l’université, avant de rappeler l’existence d’un réseau intranet, la connexion fibre optique et les différents clubs d’activités para-universitaires et le partenariat établi avec des universités canadienne, espagnole, italienne et française.
M. Jean Denis Michau, directeur des Systèmes d’Information, a quant à lui énuméré les nouveautés technologiques intégrées dans l’université : en 2011, l’implémentation d’un nouvel ERP (Konosys) utilisé dans les universités internationales capables de faciliter les tâches quotidiennes des étudiants et des professeurs, consultation des emplois du temps, consultation des résultats des examens, inscription aux sessions de rattrapage, inscription, offres de stages et de PFE. Pour ce qui est des professeurs, il leur permet de prévenir de leur absence et suivre les notes de leurs étudiants.
En 2012, l’implantation d’un Datacenter sécurisé, dont la mission est de sécuriser les accès aux principales applications, en 2013, un mini call-center pour mieux gérer les contacts avec les étudiants internationaux. L’année 2014, connaît la réalisation d’un réseau privé de fibres optiques avec Oredoo.
Plus tard en marge de la cérémonie, Yassine Mokadem, chef du département génie chimique, a déclaré que l’Université Libre de Tunis ( ULT ) est la première université privée qui ait établi un partenariat avec des universités tunisiennes publiques. En effet, l’année universitaire 2013/2014 a connu la signature d’un partenariat entre l’Université Libre de Tunis ( ULT ) et l’Institut national des sciences appliquées et de technologie ( INSAT ). Ce partenariat consiste en un échange entre les deux établissements universitaires, sur trois disciplines, à savoir la chimie, l’agroalimentaire et la biologie.
Les enseignants vacataires de l’INSAT assureront des cours à l’ ULT et de l’autre côté des professeurs universitaires de l’ ULT assureront des cours à l’INSAT, et il en est de même pour les échanges d’étudiants.
Un autre partenariat verra également le jour au début de l’année universitaire 2014/2015 entre l’Université Libre de Tunis ( ULT ) et l’Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Zaghouan. Grâce à lui, les étudiants de l’ ULT pourront suivre leurs travaux pratiques (TP) à l’ISET et les enseignants de l’ISET assureront des cours pour les étudiants de l’ULT. Par ailleurs, des projets de recherche scientifique pourraient voir le jour entre les deux établissements universitaires.