Les banques tunisiennes de nouveau à l’honneur. L’emprunt national est passé par là. La vérité est qu’elles n’ont jamais failli à leur mission. Elles ont financé le développement et ont été de toutes les avancées et les performances de l’économie. Nos banques, souvent décriées à tort, avaient promu un capitalisme national dépourvu au départ de capitaux et porté au pinacle nos champions nationaux.
Les banques de droit tunisien, quelle que soit la structure de leur capital, ont été, de tout temps, sous la supervision de la BCT, le principal levier de financement de l’économie. Des PME/PMI- grâce à l’apport du Foprodi- jusqu’aux grands groupes industriels et touristiques, en passant par les entreprises publiques, le recours au crédit bancaire était et reste la voie royale pour financer l’investissement qui a changé la face du pays.
Les banques tunisiennes étaient constamment au rendez-vous des grands tournants de l’économie nationale et des événements qui comptent dans l’histoire contemporaine de la Nation. Qu’elles soient publiques ou privées, à participation étrangère ou non, aussi soucieuses et attentives soient-elles de leur rentabilité financière, de leur rang, de leur solvabilité et de leur potentiel de croissance, elles ont toujours eu à cœur de s’impliquer pleinement dans le processus de développement national. Elles ont, en cela, fait en permanence preuve d’un patriotisme économique tout à leur honneur.
Elles viennent à l’unisson de confirmer avec éclat leur soutien au processus de transition politique et économique. Point besoin de les solliciter pour les convaincre de souscrire à l’emprunt national. Elles ont pris les devants. Habib Ben Saad, président de l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (APBEF) et PDG de la BT, en a pris l’initiative avec le consentement de toute la profession. Il n’a pas eu à déployer tout son talent- de banquier et de responsable au sens noble du terme-, ni même à forcer quelque peu le trait pour rallumer la flamme et l’enthousiasme plein et entier du secteur. Les banques de la place n’y sont pas allées de mainmorte.
Les banquiers tunisiens ont souscrit entre 550 et 600 millions de dinars quand le montant de l’emprunt était fixé à 500 millions
Le président de l’APBEF, qui a fait ses premières passes d’armes à la BDET, bien avant que celle-ci ne fusionne avec la STB, n’en attendait pas moins. Nos banques qu’on disait- à tort- frileuses, obsédées par l’aversion du risque, ne prêtent pas qu’aux riches, si l’on en juge par l’état de nos finances publiques. Au final, l’opération s’est faite en un rien de temps : Habib Ben Sâad, avec l’ensemble de ses collègues banquiers, auront souscrit entre 550 et 600 millions de dinars (MD), quand le montant de l’emprunt national était fixé à 500 MD.
Ultime précision : au jour d’aujourd’hui, ce sont pour l’essentiel les banques qui ont canalisé et encadré les 180 MD des souscripteurs. On mesure de ce fait le poids et le rôle du secteur bancaire plus assaini qu’on ne le dit et le degré de son implication dans la conduite de la politique économique du gouvernement.
Le secteur bancaire ne joue certes pas perdant. Il escompte un retour sur investissement de sa souscription à l’emprunt national. Mais qu’il se soit engagé avec autant de ferveur, en ces temps de croissance atone, prouve à quel point il reste attaché à ses valeurs de toujours et confiant dans l’avenir du pays. L’efficacité ? Oui bien sûr, il n’y déroge jamais. Il est un autre message non moins édifiant : nos banques signifient haut et fort qu’elles sont solidaires dans l’effort national et citoyennes au sens vrai du terme. Elles en font une fois de plus la démonstration de si belle manière.
Flattons les baques, mais ne soyons pas dupes…
Autour de 6% de taux d’intérêt, quelle banque dirait non en ces temps de vaches maigres!! Avec la garantie de l’état, quoi de mieux!!
Nous disons juste que les banques ont souscrit à l’Emprunt national pour l’intérêt national, mais aussi parce qu’ils trouvent leur compte.
Espérons qu’elle se mobiliseraient aussi volontairement pour financer les besoins des entreprises Tunisiennes. Cela aussi est dans l’intérêt national.