« Quelle stratégie et quels instruments pour une mise en œuvre rapide et efficiente de la stratégie de financement et de la restructuration des entreprises publiques et quels rôles pour les secteurs public et privé ? », Telle a été la problématique d’une journée d’étude organisée le 7 juin à Tunis par la Mediterranean School of Business MSB.
Après le mot de bienvenue de Mahmoud Triki, président de South Mediterranean University, Chiheb Ben Ahmed, ministre du Transport, a introduit le thème par une présentation sur la stratégie adoptée pour la restructuration des entreprises publiques en difficulté dans le secteur du transport. Celle-ci tourne autour de trois principaux axes :
Le premier est d’assurer une logistique performante pour le commerce extérieur par la mise en œuvre d’idées et de nouveaux projets collaboratifs. Le second axe s’intéresse à l’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques et l’engagement de projets structurants. Le troisième axe vise la pérennité des entreprises.
L’assurance d’une sécurité globale dans les entreprises de transport en renforçant la performance et la sécurité constituent le quatrième axe alors que le dernier touche à une question importante, à savoir le dialogue social pour l’implication de toutes les parties prenantes (actionnaires, administrateurs, syndicats, société civile).
Assurer cette restructuration financière des entreprises publiques est devenu une nécessité car le risque systémique d’un effondrement en cascade des entreprises publiques est réel aujourd’hui, a ajouté le ministre.
La restructuration financière du secteur du transport se monte à environ 1400 millions de dinars, une somme nécessaire pour le redressement et le développement des entreprises du secteur des transports qui jouent le rôle de moteur de développement régional et contribuent à la transition économique et sociale.
La première partie de la journée d’étude a été consacrée à des interventions qui ont porté sur l’analyse du déficit public en Tunisie et la contribution des entreprises publiques, la situation de la restructuration d’entreprises publiques (opportunités et défis, l’évaluation des risques et conditions de succès).
Il ressort de ces différentes communications que cette restructuration a été initiée par un effort interne de ces entreprises publiques, que la démarche doit être participative et inclure toutes les parties prenantes à travers une relation contractuelle au moyen d’ un contrat-programme fixant des objectifs chiffrés. Les prérequis garantissant un non -retour à la situation antérieure ont été aussi explicités.
Durant cette première partie de la journée, une étude portant sur un échantillon de 28 entreprises publiques (sur les 103 existantes) du secteur du transport a été présentée. Les entreprises couvertes par cette étude représentent un éventail de secteurs et de typologies, du transport terrestre au transport aérien et de l’entreprise monopolistique à l’entreprise concurrentielle.
Selon cette étude, le résultat net total a baissé de 83% entre 2011 et 2012. Durant la même période, les charges sociales ont augmenté de 27,4% (intégration de la sous-traitance et nouveaux recrutements). Les causes de ce déficit sont essentiellement la diminution nette des résultats de la CPG et du Groupe chimique, l’augmentation du cours international du sucre et du café et la déficience des résultats des entreprises de transport.
La contribution aux recettes de l’Etat de ces 28 entreprises publiques a chuté de 682 millions de dinars en 2010 à 226 MD en 2012 alors que les subventions sont passées de 2090 en 2010 à 6464 millions de dinars en 2012.
Au cours des workshops qui ont suivi, une proposition de stratégie alternative de financement des entreprises publiques a été présentée ainsi que des propositions relatives à la création d’un fonds de retournement et d’un fonds d’impact pour financer autrement les entreprises publiques en difficulté.
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