La polémique bat son plein à propos de l’épreuve de physique du baccalauréat sciences expérimentales passée hier matin. De fortes présomptions de fuites ont été relevées par les parents et même par le syndicat de l’éducation nationale, puisque des faits troublants ont été portées à leur connaissance à commencer par le réseau « high tech » et surtout par la publication, dès 8h30, du sujet de l’épreuve sur les réseaux sociaux.
Personne ne connaît aujourd’hui réellement l’ampleur de la fuite et certains parlent même d’une fuite à l’échelle nationale. Encore plus troublant, comment expliquer que le sujet était sur les réseaux sociaux dès 8h30, sachant que la distribution des sujets prend quelques minutes à tous les candidats et qu’il fallait sortir la copie des salles et des centres, ce qui prend tout de même un certain temps, la scanner dans un lieu probablement externe au site d’examen et la présenter sur les réseaux sociaux, le tout en un quart d’heure.
Cela relève de la mission impossible et on en revient aux préoccupations, justifiées, des familles dont les enfants ont travaillé durement durant une année et qui se retrouvent pénalisés par rapport à ceux qui y ont accédé. Le timing, les tâches pour faire sortir sur le Net ne peuvent être réalisées en un quart d’heure, ce qui conduit à cibler plus une fuite qu’une tricherie à une échelle réduite, comme veut l’affirmer le Directeur des examens sur une radio matinale. D’ailleurs, le syndicat relevant du ministère a été catégorique, en invitant le ministère à revoir cet examen en se départissant de tout orgeuil mal placé ou hautain, qui ne peut être soutenu face à la crédibilité d’un examen national.
Le premier responsable des examens au Ministère de l’Education nationale n’a pu expliquer ce matin sur les ondes hertziennes qu’un examen puisse se retrouver sur les réseaux sociaux à 8h30 du matin et a avancé un argument, qui se retourne contre le ministère, en disant que personne ne peut quitter la salle d’examen avant une heure de temps pour les examens longs. Une heure de temps c’est 9h 15 mn, ce qui rajoute de l’eau au moulin de la piste fuite.
Que les responsables du secteur de l’éducation sachent que cette polémique et ces faits sont, à coup sûr, déjà sur les desk des chancelleries qui accueillent nos élèves étudiants dans leurs universités et que cela fait très mauvaise presse pour un diplôme qui a été des décennies préservé de ces aléas et qui, aujourd’hui, sans une position énergique et responsable de la tutelle, sera, comme la notation du pays, lui aussi décoté. Pour l’éviter, le ministère devrait adopter une solution qui va de repasser tout simplement cet examen par exemple dès lundi, à sa non prise en considération dans la moyenne du baccalauréat et dans le score d’accès aux facultés, ou de prendre la moyenne de l’année de chaque élève et l’intégrer aux notes du baccalauréat.
En dehors de ces solutions, la responsabilité de détériorer la qualité du diplôme tunisien, comme le souligne le syndicat, est un processus qui sera porté par le ministère de tutelle dont la commission d’enquête, qui aurait été créée, devra statuer rapidement. En cas de maintien d’un « orgueil » mal placé, cela équivaut à mettre en péril la qualité de ce diplôme national comme le souligne le syndicat du ministère. Le premier ministre, Mehdi Jomaa devra, également, prendre en charge une telle décision car ses répercussions au niveau de la cotation de nos diplômes est grande.