La situation du secteur touristique suscite des débats entre l’administration et la profession. Amel Karboul, ministre du Tourisme, a reçu hier les membres du conseil exécutif de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH).
Dans un souci d’associer tous les acteurs du secteur touristique dans sa vision stratégique et promotionnelle, le ministère du Tourisme a, depuis janvier 2014, instauré des réunions périodiques thématiques et sectorielles avec les professionnels. Ces réunions mixtes en commissions et en workshops ont eu pour ambition majeure de venir ensemble à la rescousse d’un secteur affecté à la fois par une conjoncture économique internationale déjà en crise et une transition démocratique post-révolution avec les difficultés y afférentes.
Dans le cadre de cette politique de concertation et d’association des professionnels, une réunion s’est tenue hier entre Amel Karboul, ministre du Tourisme, et les membres du bureau exécutif de la FTH au siège du ministère.
Cette réunion, programmée depuis déjà une semaine, a été l’occasion d’in échange de vues sur la perception et la gestion de certains problèmes propres au secteur de l’hôtellerie mais aussi une occasion de débattre du déroulement de la saison touristique afin d’explorer les meilleurs moyens à même d’assurer la relance du secteur touristique et la réussite de la saison 2014.
La ministre a tenu à rappeler l’effort fourni par les autres intervenants dans le secteur touristique tel que les ministères du Transport, de l’Intérieur, de l’Environnement, de la Culture et du Commerce. » Ce sont ces efforts conjugués avec les opérateurs privés qui permettront la relance de notre industrie touristique et il incombe à chacun de nous de faire ce qu’il est nécessaire pour veiller à la qualité des services et des produits qu’il offre au touriste aussi bien étranger que local ». Dans le même sens, la ministre a précisé que c’est pour la première fois que la profession est associée, d’une manière effective, à la prise de décision concernant le volet promotionnel mais aussi dans le choix des représentants du tourisme tunisien à l’étranger, ajoutant que les professionnels sont impliqués dans toutes les réunions consacrées à la stratégie 3+1 ; celle du développement du secteur à l’horizon 2020. Les membres du bureau exécutif de la Fédération Tunisienne des Hôteliers, la FTH, ont réitéré leur confiance en l’avenir alors que la ministre, à son tour, a insisté sur la nécessité d’instaurer un partenariat entre l’administration et la profession basé sur la confiance réciproque et l’efficacité et qui s’inscrive dans l’action plutôt que dans la polémique.
Radhouane Ben Salah, président de la FTH, a fait remarquer qu’en effet la profession est associée à toutes les réunions et autres cercles de dialogue et que certaines défaillances persistent encore, notamment pour ce qui est de la propreté et la sauvegarde de l’environnement, de l’endettement du secteur et des problèmes d’ordre social au sein des hôtels. Wajdi Skhiri, secrétaire général de la fédération, a indiqué que ces défaillances ne relèvent pas de la compétence du ministère du Tourisme et qu’il appartient à d’autres ministères de s’impliquer davantage dans la relance du secteur et la pérennité de ses entreprises hôtelières.
De son côté Hichem Driss, vice –président de la fédération, lui même président de la fédération régionale de Sousse, a salué les efforts du ministère engagés sur plusieurs fronts, particulièrement pour ce qui est de la propreté, soulignant que la récente journée de la propreté à Sousse, parrainée par le ministère du Tourisme, a été un succès. Il a en outre ajouté que pour la crédibilité de l’image du secteur et de la destination, il est nécessaire pour l’administration et la profession d’être constamment unies et solidaires.
Des membres du conseil ont exprimé leur inquiétude sur la baisse des flux touristiques sur certains marchés émetteurs et se sont fait l’écho des difficultés que rencontrent les régions du sud, de Tabarka ou encore de Monastir.
Au sujet de la perception de la taxe de séjour, autre source d’inquiétude des professionnels, la ministre a précisé que ce dossier est encore sujet à débat entre les ministères concernés et que des propositions ont été formulées et sont en cours de traitement. Les hôteliers, rappelle-t-on, ont demandé à ce que cette taxe soit perçue aux postes frontaliers et non pas dans les hôtels.
Quant à la gestion du Fonds de compétitivité du secteur touristique(FODEC), la ministre a rappelé que toutes les décisions sont prises d’une manière collégiale entre l’administration et la profession.