S’il n’y avait pas eu une marée de partages sur le dernier article paru sur notre site sur les fraudes ou fuites liées au Baccalauréat 2014 (1441 partages et 266 lecteurs aiment) et n’eût été le dernier passage d’un haut cadre du ministère de l’Education devant les membres de l’ANC et ses réponses très approximatives, on n’aurait peut-être pas réécrit sur un sujet qui pourtant touche plus de 140 000 familles tunisiennes. Ainsi, il apparaît finalement que la vague de fraudes ou de fuites est bien nationale et les techniques utilisées sont les mêmes un peu partout en Tunisie.
Ajoutée à cela, la scandaleuse publication sur les réseaux sociaux de l’épreuve de physique tôt le jour de l’examen de cette matière font qu’aujourd’hui, bon nombre de familles, celles dont les enfants préparent le Bac depuis des années, sont très amères et l’affichent clairement dans les lycées et les espaces de l’éducation nationale. Ce sentiment s’est, d’ailleurs, encore confirmé quand les premières observations sur les corrigés de l’épreuve de physique du bac sciences expérimentales, dont le sujet était, à juste titre, qualifié de dur comme la roche par les enseignants et les élèves de lycées cotés, révèlent que d’innombrables copies sont tout simplement des copier-collé sur un sujet qui produit, très souvent, peu de ressemblance.
Or, face à cela et comme face aux autres points, le ministre de l’Education nationale reste muet et son département veut convaincre que l’échelle de la tricherie est réduite. C’est difficile de l’admettre, surtout quand en face le syndicat en remet une couche en fustigeant l’orgueil mal placé d’une administration face à la valeur d’un diplôme national. Le ministre, lui, semble préoccupé par d’autres sujets dont celui d’asseoir son autorité sur son ministère.
Dans pareil cas, le Chef du Gouvernement ne peut se permettre d’assister les bras croisés en ne décidant rien, même pas refaire l’épreuve qui a fuité sur le Net dès huit heures du matin. C’est là une inertie que la somme des intelligences de l’équipe de Mehdi Jomaa n’explique pas, elle qui a pris l’ascenseur de la connaissance et de la société parce que tout le monde était sur un pied d’égalité devant des épreuves menant aux diplômes nationaux. Aujourd’hui, l’inertie du ministre de l’Education nationale est ressentie par les parents et les élèves comme un cautionnement de la tricherie, nouvelle valeur sociale partagée. A moins d’un geste salutaire même à l’échelle réduite de l’examen qui a le plus fait couler d’encre.