Mme Alderman Fiona Woolf, Lord maire de la City de Londres et la délégation l’accompagnant, actuellement en visite à Tunis, ont été reçues, aujourd’hui en fin de matinée, par le président du Conseil du marché financier (CMF), M. Salah Essayal, entouré de ses plus proches collaborateurs. Une réunion de travail a été tenue à l’occasion, en présence de l’ambassadeur britannique, Hamish Cowell, dans l’objectif de renforcer les relations de coopération entre les deux parties.
Après avoir souligné qu’elle se trouvait parmi nous à un moment historique que connaît le pays, Mme Alderman a relevé qu’après la crise de 2008, « Londres a mis en place un système de régulation du marché des capitaux qui est un lieu où les services financiers offrent des richesses et des emplois. Et justement nous sommes là pour envisager des possibilités de coopération afin que nos Bourses soient des moteurs de croissance et d’emplois.» « Je voudrais voir davantage d’investissements britanniques en Tunisie et parler surtout de ce qu’il ne faudrait pas faire en relation avec le marché financier car Londres a une vision globale, en ce sens que 52% des gens qui travaillent à la City sont des étrangers », a-t-elle également précisé.
Coopération entre les bourses de Tunis et de Londres et incitations à l’investissement britannique dans le marché financier. Deux objectifs partagés par les deux parties. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’une présentation du marché financier national, ses moyens et ses objectifs, a été faite, tout comme ses nouvelles orientations et ses besoins en matière de savoir-faire, d’expertise, de formation et d’utilisation des technologies de l’informatisation. Des besoins exposés dans la langue de Shakespeare d’une manière claire et fort pragmatique.
On apprendra ainsi que le marché financier national œuvre davantage à s’ouvrir à l’international sachant que la participation étrangère actuelle n’y est que de 22% et reste résidente (BTK, UIB, UBCI..) alors que les fonds étrangers ne participent qu’à hauteur de 0,4% à la capitalisation boursière. Aussi un compartiment « non-résidents » est-il en train de voir le jour, des instruments juridiques sont-ils en cours de finalisation pour notamment faciliter la cotation des actions des entreprises étrangères, le contrôle et la protection des informations de ces entreprises non résidentes en collaboration avec les bourses et les instances appropriées homologues. Pour ce faire, il importe aussi d’améliorer la qualité du travail des intervenants, des professionnels du marché, mais aussi d’obtenir l’accréditation de la place de Tunis par la reconnaissance, par la CISI anglaise, des diplômes qui leur sont délivrés par l’Institut de formation de la Bourse de Tunis.
Il s’agit en somme de profiter de l’expérience britannique en matière de gestion et d’amélioration et même de promotion de nouveaux produits et également d’attirer les fonds anglais à investir en Tunisie, à développer une dynamique d’investissement surtout dans les régions d’autant plus que ces fonds sont reconnus pour leur capacité d’investissement et aussi de mobilité et de diversification. « Nous voulons développer une compétition offshore et attirer les investisseurs étrangers à s’engager davantage en matière de capitalisation boursière. D’ailleurs les textes adéquats sont à une phase très avancée de préparation et pour ce faire, les services anglais en la matière nous intéressent », nous dira le président du CMF. De son côté, Mme Alderman s’est déclarée très intéressée par les propositions tunisiennes : « Nous avons beaucoup appris en matière de marché financier et nous serions très intéressés de partager notre expérience et notre expertise avec vous », a-t-elle dit, ajoutant : « Nous allons vous être utiles et nous portons beaucoup d’espoir sur cette coopération ».