A l’occasion du lancement du Master Actuariat, l’Université Paris Dauphine Tunis et l’Association tunisienne des actuaires (ATA) ont organisé une table ronde autour du thème de «la libéralisation du tarif automobile en Tunisie: enjeux et impacts sur les compagnies d’assurance», qui s’est tenue ce matin mercredi 25 juin 2014.
Y ont pris part Mme Amina Bouzguenda Zeghal, DG de l’Université Paris-Dauphine Tunis, Zouhour Karray, professeur en économie et conseillère auprès du ministre de l’Economie et des Finances, MM. Abdessalem Cherif, vice-président de l’ATA, Hedi Saadaoui, vice-président de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (FTUSA) et PDG de l’Assurances BIAT, ainsi que Mehdi Ben Youssef, Directeur technique du Crédit Agricole Assurances et Actuaire…
Master Actuariat, unique en son genre en Tunisie
L’Université Paris Dauphine Tunis vient de lancer un master unique en son genre en Tunisie, c’est le master Actuariat.
Deuxième master du genre en Afrique et dans le monde arabe, reconnu par l’Institut international des Actuaires et l’Institut des Actuaires français, ce master en Actuariat démarrera à la prochaine rentrée universitaire 2014/2015.
Ce master cible les ingénieurs et les matheux des classes préparatoires et des grandes écoles. Il est aussi ouvert aux professionnels qui ont au plus 3 années d’expérience et qui souhaitent reprendre les études pour acquérir le titre d’Actuaire.
Il est à préciser que l’Actuariat est une spécialité qui applique le calcul des probabilités (mathématiques) et de la statistique aux questions d’assurances, de finance et de prévoyance sociale. A ce titre, l’Actuaire est un professionnel qui analyse l’impact financier du risque en utilisant des techniques mathématiques pour décrire et modéliser de façon prédictive certains événements futurs incertains.
Vu l’importance de ce métier, le lancement de ce master vient en réponse aux urgences du secteur des assurances, banques et caisses de prévoyance tunisiennes en cette période où les risques mondiaux en matière de gestion ont fait voler en éclats des entreprises «mastodontes» à la réputation légendaire.
L’actuaire et son rôle dans la libéralisation du tarif automobile
Au volet de la libéralisation du tarif automobile en Tunisie et ses impacts sur les compagnies d’assurance, Hedi Saadaoui, vice-président de la FTUSA, a annoncé qu’«aujourd’hui, le métier d’actuaire demeure une exigence dans le secteur des assurances, et ce, afin d’offrir plus de garanties aux assurés».
D’ailleurs, la FTUSA salut et encourage, selon ses dires, la création du master Actuariat, qui va permettre aux compagnies d’assurances en particulier et au secteur financier en général, de parrainer des actuaires.
La question de la libéralisation n’est donc qu’une partie du puzzle. Il y a plutôt des préalables à adopter. Il s’agit de créer un système déclaratif centralisé qui permette de mettre le doigt sur les vrais problèmes du secteur.
Il est à rappeler que ce système déclaratif (la centrale de risque) a apporté ses fruits lorsqu’il a été adopté au niveau des banques. Pourquoi ne pas tirer profit de l’expérience au niveau des compagnies d’assurances, notamment au secteur automobile, et ce, pour éviter de faire payer la facture par les bons conducteurs à la place des mauvais d’une part, et le mauvais traitement des assurances de tout ce qui est accident et remboursement des sinistres, d’autre part. Ce secteur automobile, sur lequel les assurances n’ont pas une possibilité d’action concrète, souffre depuis 2002 d’un déficit notable qui s’est accentué en 2011.
Pour ce faire, M. Saadaoui a déclaré que l’autorité de tutelle doit avoir le courage de prendre des décisions, comme celle de la création d’un système déclaratif, d’une gestion générale, de la bonne gouvernance pour libéraliser les tarifs automobiles en Tunisie
Toutefois, il importe de réorganiser les organismes et de créer des commissions techniques pour qu’il y ait des règlements et des lois, des propositions et des solutions dont le but est de renforcer le secteur des assurances.
Pour faire réussir ces préalables, il faut, selon l’interlocuteur, qu’il y ait une formation adéquate,comme c’ est le cas du nouveau master Actuaire de l’Université Paris Dauphine Tunis.