En marge de la table ronde organisée, le 25 juin 2014, par l’Université Paris Dauphine Tunis et l’Association tunisienne des actuaires (ATA), autour du thème de «la libéralisation du tarif automobile en Tunisie: enjeux et impacts sur les compagnies d’assurance», leconomistemaghrebin.com a donné la parole au Pr. Zouhour Karray, conseillère auprès du ministère de l’Economie et des Finances. Interview.
leconomistemaghrebin.com : l’Université Paris Dauphine Tunis vient de lancer un master en Actuariat. Que pensez-vous de cette formation?
Zouhour Karray : Le lancement du master en Actuariat est une bonne initiative de l’Université Paris Dauphine Tunis. Cette formation, unique en son genre en Tunisie, est largement demandée sur le marché vu que le métier d’actuaire est un métier porteur et à forte valeur ajoutée.
En tant que ministère, nous encourageons cette formation considérée comme étant un pilier de l’activité économique. D’ailleurs, elle s’inscrit dans le cadre du projet interministériel qui s’intéresse à la promotion des nouveaux créneaux et métiers d’avenir.
Présentez-nous ce projet …
Au courant de ces dernières années, plusieurs études menées ont montré les faiblesses inhérentes au modèle de développement économique. D’où la nécessité de mener une nouvelle réflexion approfondie quant aux contraintes de la croissance économique, d’en déduire une vision claire du modèle de développement et de dégager les créneaux d’avenir porteurs d’une croissance soutenable.
Dans ce cadre, le gouvernement a envisagé, depuis mars 2014, de mener une étude visant à élaborer une nouvelle vision économique permettant d’identifier les piliers d’une croissance économique. Il s’agit d’une vision prospective de l’économie à l’horizon 2030.
Ce projet s’intéresse aux 19 secteurs à forte valeur ajoutée, dont 4 sont déjà en phase d’analyse.
Cette initiative a été appuyée essentiellement par les ministres de l’Economie et des Finances, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des TIC, ainsi que de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, en impliquant d’autres ministères, dont ceux du Commerce et de l’Artisanat, du Tourisme, de l’Agriculture, de la Santé, du Transport, de l’Emploi et de la Formation professionnelle et de l’Equipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable.
Le pilotage de ce projet a été assuré par trois comités. Le premier est un comité stratégique composé de ministres, se réunissant tous les mois, pour décider des grandes orientations et examiner les principaux résultats du projet.
Le deuxième comité, regroupant des représentants de différents départements ministériels concernés par le projet, est chargé du suivi de l’exécution de la mission. Ce comité suit la réalisation de l’étude et examine les rapports finaux. Le dernier comité, le comité de coordination, regroupe des représentants de la présidence du gouvernement et des ministères porteurs de l’initiative.
Quel est le rôle de l’actuaire dans l’élaboration d’un nouveau modèle de développement pour la Tunisie?
Le gouvernement et le peuple tunisien sont conscients de l’essoufflement du modèle économique existant, notamment avec l’absence d’un plan de développement quinquennal, depuis la révolution. Cette absence a accentué le besoin d’une vision claire pour l’économie tunisienne.
Il s’agit d’un besoin de passer d’un schéma de développement vers un modèle de développement centré sur la valeur ajoutée, les créneaux porteurs et l’emploi de qualité, tels que le métier d’actuaire.
actuaire: le fait de calculer les primes d’assurances.L’interview n’en donne aucune définition.Il faudrait surement, commencer par le commencement!!!
Pardon pour cet oubli:il s’agit d’un professionnel spécialiste de l’application du calcul des probabilités et de statistiques en matière de finance et de prévoyance sociale.
Un actuaire est un professionnel spécialiste de l’application du calcul des probabilités et de la statistique aux questions d’assurances, de finance et de prévoyance sociale.
Récemment la portée du domaine actuariel s’est étendue pour inclure les conseils d’investissements et même la gestion d’actifs (c’est pas moi qui le dis, c’est Wikipédia).
En plus, au Maroc, pays qui s’avère avoir quelques longueurs d’avance sur le notre dans certains domaines, des Facultés et des Instituts délivrent un diplôme d’ingénieur d’Etat en actuariat et leurs actuaires sont, parait-il, très demandés à l’étranger.
Alors, au lieu de constater nos défaillances, nos lacunes et de faire des « cours » sur les médias (sport national à la mode aujourd’hui) commençons à agir un tant soit peu et créons une branche « actuariat » dans notre enseignement supérieur.