Le juge Sadek Amari de la Direction des affaires pénales au ministère de la Justice, chargé du dossier de la malversation, a fait hier le point sur l’état d’avancement des efforts de la restitution des biens mal acquis déplacés à l’étranger par le clan Ben Ali. Invité à la conférence internationale de I Watch et de Transparency International, le juge a exposé les difficultés qui compliquent la récupération des avoirs volés au peuple tunisien. La plus lourde entrave qui s’ajoute à la lourdeur des procédures judiciaires est la faible collaboration de plusieurs pays où le clan Ben Ali a placé les biens spoliés.
Des 37 pays, auxquels le ministère de la Justice tunisien a adressé un total de 81 commissions rogatoires, peu sont ceux qui y ont répondu favorablement. Ainsi, selon les dires du responsable du ministère de la Justice, contrairement à des pays comme la France avec lesquels l’entraide est « exemplaire », d’autres pays n’ont même pas pris la peine d’afficher le moindre signal de réception. Il s’agit notamment des pays du Golfe. Dans un pays comme les Emirats Arabes Unis, les autorités tunisiennes ont des preuves irréfutables de l’existence de plusieurs biens immobiliers de la famille de Ben Ali et des Trabelsi. La commission rogatoire adressée à cette monarchie pétrolière en vue de collaborer avec les Tunisiens demeure toujours sans réponse, tout comme la majorité des 15 commissions rogatoires adressées aux autres pays arabes. Selon Sadek Amari, les Tunisiens ne désespèrent pas et continuent toujours de recourir aux voies diplomatiques pour récupérer leurs biens volés.