Alors que les festivités du 14 juillet se déroulent comme prévu à l’ambassade de France à Tunis, un cri strident retentit dans la foule composée d’étudiants, universitaires et membres du Comité de soutien de George Abdallah Brahim, la nuit dernière, devant l’ambassade de France : « Hollande, libérez Abdallah »
Cette manifestation des jeunes vient en réaction aux déclarations d’il y a quelques jours du président français, François Hollande, quant au soutien aux forces israéliennes et la condamnation des « actes terroristes du Hamas contre les citoyens israéliens », à un moment où le sang palestinien coule à flots à Gaza.
De même, cette manifestation a été également l’occasion pour revendiquer la libération du militant communiste George Abdallah Brahim qui croupit dans les prisons françaises depuis presque 30 ans.
Des slogans ? Oui on en a entendu de toutes les couleurs et de toutes les tendances. Ils convergent, selon un manifestant, vers une seule optique : la dénonciation de « la nouvelle colonisation française et la condamnation du soutien français à l’entité sioniste ».
Organisé par le Comité de soutien de Georges Abdallah Brahim, cette manifestation rassemblant une cinquantaine de personnes arborant des drapeaux de Palestine, les images du militant libanais et des pancartes sur lesquelles étaient écrits des slogans hostiles à Israël et à François Hollande.
Ni les regards des curieux, ni la musique commerciale assourdissante dans les rues ont pu perturber la volonté inflexible des manifestants.
« L’acte est certes symbolique mais c’est le moins qu’on puisse faire pour soutenir nos frères palestiniens et rappeler la cause de notre camarade le doyen des prisonniers politiques George Abdallah Brahim », nous dit une jeune étudiante portant le chech palestinien et brandissant tout haut le drapeau de la Palestine avant de poursuivre : « Il est vrai que j’ai à peine 21 ans et je n’ai pas assisté à l’histoire de son militantisme, mais cet homme est un symbole à mes yeux et son histoire est un témoignage de la politique de deux poids deux mesures menée par la France ».
Guidant la manifestation, Dhia Flehi, étudiant dans une université privée, nous dit que « la position de la France va à l’encontre des principes de la Révolution française qu’elle a tant célébrés. Et voici qu’au jour de cette fête nationale, la France transgresse ces principes en soutenant l’entité sioniste et refusant la libération de notre camarade malgré l’avis de libération émis par le Tribunal d’application des peines », avant de poursuivre sur un ton ironique : « A quelques jours de la date de la commémoration de la prise de la Bastille, la France rappelle ses tendances coloniales et son soutien inconditionné à l’impérialisme et au sionisme ».
Encerclé par les forces de l’ordre afin de ne pas bloquer la circulation, les manifestants ont préféré quitter les lieux et se diriger vers le Théâtre municipal de Tunis pour continuer la manifestation. L’espace situé devant l’ambassade se vidait petit à petit et la caravane des manifestants s’est mise en branle vers ce théâtre devenu depuis février 2011 un point de convergence de toutes les protestations et de toutes les tendances. A mesure que les manifestants avançaient, leurs slogans contrastaient avec le vacarme de la grande avenue, l’insouciance des passants et de leurs regards furtifs…