Suite à l’attaque terroriste survenue hier au mont Châambi leconomistemaghrebin.com a contacté Mohamed Salah Hedri, leader du Parti de la justice et du développement, colonel à la retraite, expert en sécurité et chercheur en sciences politiques afin de recueillir son avis sur cette action terroriste.
Répondant à notre question sur les spécificités de cette attaque terroriste par rapport aux anciennes attaques, le spécialiste n’a pas caché son inquiétude. Il nous a affirmé que l’assaut qui a ciblé les soldats de l’Armée nationale constitue un changement qualitatif :
« Contrairement à l’attaque survenue au mois de Ramadan dernier contre une patrouille en mouvement au mont Châambi, les terroristes ont attaqué un point de contrôle », avant de préciser : « Dans un point de contrôle, les soldats sont en état d’alerte maximale et capables de maîtriser un espace de 400 mètres et le défendre », estime-t-il.
Le spécialiste a egalement pointé du doigt le bilan lourd de cette opérations (14 martyrs) et la nature des armes utilisées comme « l’RPG arme utilisée souvent contre les chars, les avions et capable de détruire les murs ».
« Je me demande réellement si l’Armée tunisienne n’a pas été infiltrée. Je n’ai aucune certitude sur ce point. Mais c’est une question légitime », s’interroge notre interlocuteur. Pour Mohamed Salah Hedri, cette question est légitime depuis l’attaque terroriste survenue contre le domicile du ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou à Kasserine.
Rappelant la déclaration d’un haut responsable militaire algérien sur la présence de 20 mille soldats algériens sur la frontière tuniso-algérienne ce qui constitue une « ligne hermétique » pour les terroristes d’après ses dires. « Pour cette raison, je pense que parmi les meneurs de cette opération, il existe des Algériens », déclare-t-il.
En ce qui concerne les retombées de cette attaque sur les prochaines élections, l’expert en sûreté nous a rappelé sa déclaration accordée récemment à une radio privée où il a plaidé pour le report des élections pour Mars 2015 : « Dans ce contexte, la tenue des élections n’aurait aucun sens et le gouvernement qui sera élu n’aura pas toute la légitimité nécessaire». Et de justifier son choix « L’Isie n’est pas prête pour tenir les élections et le nombre des inscrits aux bureaux de vote demeure minime à l’heure actuelle ».
De plus, le risque couru est que » les prochaines attaques ciblent des centres urbains « .