Une manifestation ouverte contre le terrorisme, c’est à quoi l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé. D’ailleurs dans son communiqué rendu public hier sur sa page officielle Facebook, l’UGTT n’a pas prôné l’exclusion affirmant qu’il appelle tous les partis politiques, associations, activistes de la société civile à prendre part à la manifestation. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que la centrale syndicale mobilise toutes les parties prenantes du paysage politique pour dénoncer le terrorisme et/ou se regrouper autour d’une cause.
Le premier rang de la manifestation illustre bel et bien une grande partie du paysage politique tunisien venue dénoncer ensemble le terrorisme et crier à l’unisson : « Non au terrorisme ». Une foule immense composée de jeunes de l’UGTT, des indépendants et des citoyens se sont mobilisés dans cette manifestation.
Malgré l’interdiction de porter tout slogan politique, les choses ont vite dévié. Une partie des manifestants se sont précipités pour crier « Dégage » contre Abdelkrim Harouni, membre du bureau politique du mouvement Ennahdha, présent à côté d’ autres politiciens .
Ce leader du mouvement Ennahdha a été hué par la foule et plusieurs slogans ont été lancés à son encontre l’accusant, lui et son parti« d’être à l’origine de tous les acte terroristes ». Malgré la tension créée suite à sa présence, Abdelkrim Harouni n’a pas quitté les lieux et a continué d’avancer avec les manifestants. « Cette manifestation est une réponse adéquate aux terroristes pour leur montrer que toutes les composantes de la société tunisienne sont contre le terrorisme » et de continuer : « Le comportement de ceux qui m’ont insulté et ont voulu que je quitte la manifestation n’est pas étonnant venant de la part de personnes radicales. Je leur dis que les élections seront décisives entre nous » avant de conclure: « Le mouvement Ennahdha est encore là et il est contre le terrorisme », assène-t-il.
Quant à Taïeb Bacchouch, membre du bureau politique de Nidaa Tounes, il nous a confié que la non-adoption par l’ANC de la loi anti-terroriste ne peut justifier le laxisme face au terrorisme : « L’essentiel est de permettre au soldat de prendre l’initiative d’agir en cas de danger imminent bien avant de recevoir les ordres », dit-t-il.