Au fil des études, les connaissances relatives au Coronavirus s’intensifient et la vision s’éclaircit : des chercheurs saoudiens ont, en effet, détecté récemment des fragments génétiques du Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (CoV-MERS) dans l’air ambiant d’une grange qui abrite un chameau infecté par le virus. Les travaux, publiés dans mBio, revue en accès libre de l’American Society for Microbiology, indiquent que d’autres études sont nécessaires afin de vérifier l’hypothèse d’une transmission par voie aérienne.
Rappelons que le CoV-MERS est une maladie respiratoire virale grave, causée par le coronavirus, identifiée jusqu’à la date du 11 Juin 2014 chez 699 personnes, selon l’Organisation mondiale de la Santé; dont 209 personnes décédées suite à la survenue de la maladie. En Arabie Saoudite , 113 cas supplémentaires entre 2012 et 2014 ont été signalés par le ministère saoudien de la Santé au cours du mois de juin 2014.
Pour l’étude, les chercheurs du King Fahd Medical Research Center ont recueilli sur trois jours consécutifs, en novembre dernier, des échantillons d’air provenant d’une grange de chameaux. Le propriétaire était un homme âgé à l’époque de 43 ans, décédé après avoir contracté la maladie, au sud de la ville de Jeddah. Quatre des neuf chameaux de l’homme ont montré des signes d’écoulement nasal environ une semaine avant que le patient ait développé la maladie.
Par le biais d’une technique de laboratoire appelée « Reverse Transcription Polymerase Chain Reaction » une technique de quantification de l’ADN, les scientifiques ont découvert que le premier échantillon d’air recueilli contenait des fragments génétiques de MERS-CoV. Ce fut le même jour au cours duquel l’un des chameaux a été testé positif pour la maladie.
Des expériences complémentaires ont confirmé la présence de séquences génétiques spécifiques au MERS-CoV dans le premier échantillon d’air et constaté que ces fragments étaient exactement identiques à des fragments détectés chez le chameau et son propriétaire malade.
« Le message est clair, la détection de molécules MERS-CoV en suspension, identique à 100% à la séquence génomique virale détectée à partir d’un chameau dont l’excrétion active du virus dans la même grange, et ce le même jour, mérite la réalisation de nouvelles enquêtes et mesures visant à prévenir une possible transmission par voie aérienne de ce virus mortel », a déclaré le Pr. Esam Azhar, chef de l’unité des maladies infectieuses au King Fahd Medical Research Center et professeur agrégé de virologie médicale à l’Université du Roi Abdul Aziz à Jeddah.
D’autres études sont à attendre donc et dont va très certainement découler à l’avenir une série de mesures permettant de diminuer le risque de transmission de la maladie ; des mesures d’autant plus nécessaires que la saison de Hajj à La Mecque est proche. Dans ce contexte, selon les recommandations de l’OMS aucune mesure de dépistage particulier aux points d’entrée et restrictions aux déplacements ou au commerce n’est préconisée.