Le jour férié de la Fête de la République qui coïncide avec le week-end et la célébration de l’Aïd el-Fitr nous a « infligés » cinq jours de congé. Il s’agit d’un repos prolongé dont les pertes sont notables au niveau de l’économie tunisienne, notamment les entreprises dans cette période critique.
D’ailleurs, l’Utica n’a pas manqué, depuis la prise de cette décision par la présidence du Gouvernement, de pointer du doigt cette «longue période» d’arrêt de travail dans les entreprises, comme dans l’administration publique.
En réaction, Moez Joudi, économiste et président de l’Association tunisienne de gouvernance (ATG), nous a indiqué que «depuis la révolution, l’économie tunisienne souffre d’une baisse conséquente et chronique de la productivité qui a fortement impacté la croissance économique ».
A cet égard, il faut, selon M. Joudi, remédier à cette défaillance et travailler sur une optimisation du rendement des travailleurs par le biais d’une amélioration profonde des conditions de travail et des systèmes d’incitation et de rétribution. Par ailleurs, il est important d’augmenter les cadences et les temps impartis afin de compenser les baisses de rendement du mois de Ramadan et de la séance unique.
Pour le président de l’ATG, « s’aventurer à octroyer 5 jours de repos successifs aux travailleurs lors des deux mois de séance unique et à la suite de Ramadan est vraiment une décision irresponsable au vu de ses conséquences sur la production et sur l’activité économique dans sa globalité ! ».
A noter déjà que les principaux moteurs de la croissance économique sont presque à l’arrêt puisque l’investissement est en baisse vertigineuse, notamment les IDE qui n’ont pas dépassé les 545 millions de dinars, soit une baisse de 24,6% par rapport à 2013. Mais également la consommation qui est impactée par la hausse des prix et la faiblesse des revenus, sans oublier le commerce extérieur qui est vraiment en « panne » avec un déficit commercial de l’ordre de 6,7 milliards de dinars uniquement pour le premier semestre 2014 !
En conclusion, Moez Joudi a précisé que «ces jours fériés vont coûter très cher en termes de manque à gagner et de contribution au PIB, mais surtout en termes de compétitivité pour nos entreprises dont certaines ont déjà perdu d’importants clients à l’international à cause des retards de livraison et de la détérioration de la qualité des services et des produits exportés ».