Malgré la disparition de chercheurs, praticiens et militants, spécialistes du sida dans le crash du vol MH17, la vingtième conférence internationale sur le sida, qui s’est tenue à Melbourne en Australie, certes endeuillée , s’est achevée sur une note d’espoir, et conforte l’optimisme de ceux et celles qui voient à l’avenir l’épidémie du sida enfin éradiquée.
C’est une nouvelle approche du traitement qui comme l’indique son nom : « kick-and-kill » (déloger et tuer) force le VIH à sortir de ses derniers « retranchements » pour l’éradiquer. Une méthode qui repose sur la propriété spécifique du virus qui se cache dans un état quiescent ( en hibernation ) dans les cellules immunitaires appelées lymphocytes CD4.
Cependant, la mise au point d’un traitement se heurte à une difficulté majeure, à savoir l’impossibilité pour les cellules immunitaires « tueuses »CD4 (qui détruisent sélectivement toute entité étrangère à l’organisme) de déterminer la présence dans certaines d’entre elles du virus VIH en hibernation. C’est pour cette raison que le VIH sévit sous un mode chronique. C’est pourquoi, l’infection par le VIH ne peut être contenue jusq’à présent que par les médicaments car il n’existe encore aucun remède qui puisse éradiquer le VIH de l’organisme.
Dans une étude pilote réalisée par des chercheurs de l’Université d’Aarhus et à l’Hôpital de l’Université d’Aarhus au Danemark, il a été démontré qu’un médicament anti-cancer peut activer le VIH caché. Une fois « réveillé », le virus se dirige vers la circulation sanguine, en laissant une trace de son passage. Grâce à ce signal, les cellules tueuses peuvent désormais localiser et détruire les cellules CD4 infectées.
«Il s’agit d’un pas dans la bonne direction; mais il y a encore un long chemin à parcourir et de nombreux obstacles à surmonter avant que nous puissions commencer à parler d’un remède contre le VIH », explique Dr. Ole Schmeltz Søgaard, auteur principal de l’étude.
A cette nouvelle avancée s’ajoute d’autres succès que connaît actuellement la lutte contre le sida. L’ONUSIDA estime, en effet , les nouvelles infections à VIH à 2,1 millions soit les niveaux les plus bas de ce siècle. Au cours des trois dernières années, les nouvelles infections à VIH ont chuté de 13%.
De même que les décès liés au sida sont au plus bas comparé à 2005 ( pic de décès cette année), avec une baisse de 35%.
Chez les enfants, les nouvelles infections à VIH ont diminué de 58% depuis 2001, et sont tombées pour la première fois sous la barre des 200 000 dans les 21 pays les plus affectés d’Afrique.
La mobilisation porte ses fruits et les espoirs de mettre fin à l’épidémie du sida se profilent de jour en jour. Reste à savoir combien de temps ce souhait mettra-t-il pour se réaliser. Jusqu’à ce jour patience …