L’Union Internationale de Banques ( UIB -Groupe Société Générale) a tenu le jeudi 31 juillet une Assemblée générale extraordinaire appelée à se prononcer sur l’opération de recapitalisation de la banque qui répond à une double exigence réglementaire. La première, ayant trait au respect de l’article n° 388 du Code des société commerciales visant à reconstituer les fonds propres de l’institution dès lors que ses fonds capitalistiques dépassent à la baisse le seuil de 50%. La seconde, elle, vise, par ce biais, à se conformer aux normes prudentielles édictées par la Banque centrale de Tunisie, notamment ceux liées au ratio de solvabilité. A noter que le niveau actuel des fonds propres de l’UIB a été fortement impacté par l’application de la circulaire BCT n° 2013-21 de décembre 2013 qui exige une décote des garanties retenues dans le calcul du provisionnement, dès lors que les créances en souffrance dépassent des seuils de séjour définis dans ladite circulaire.
La recapitalisation approuvée par l’AGE du 31 juillet 2014 se fera en deux temps : le premier consistant en une baisse du niveau du capital social de 196 millions de dinars à 98 millions de dinars par la baisse de la valeur nominale de l’action UIB de 10 à 5 dinars ; ce qui permettra de réduire, d’égal montant, le report déficitaire. Le second intègre, lui, une augmentation du capital en numéraire de 150 millions de dinars sous forme d’actions nouvelles à émettre, au nombre maximal de 30 millions d’actions et de nouveaux certificats de droits de vote pour 18 millions de dinars, au nombre maximum de 3,4 millions certificats. Cette dernière disposition est rendue nécessaire par les textes réglementaires qui exigent de reconduire, au moins dans l’offre, la même répartition des fonds propres, mais devrait, en principe, ne pas être suivie d’effet ; le détenteur de ces certificats de droit de vote, le Groupe Société Générale, ayant préféré souscrire des actions pour des raisons tout à fait évidentes liées à la flexibilité du titre. Aussi, la recapitalisation devrait se limiter à 150 millions de dinars sous forme d’actions puisqu’il est peu probable que des actionnaires locaux se substituent à la Société Générale.
Par ses résolutions décidées à l’unanimité, l’AGE de l’UIB-Groupe SG propulse l’UIB dans un environnement capitalistique sain tout en lui conférant les moyens de son Business Plan de la période 2014-2018 qui prévoit, entre autres, une croissance annuelle moyenne soutenue de son PNB de 10,4%, un ratio de solvabilité de 12,6% en 2014, un niveau de croissance classé inférieur à 10% contre 47% en 2008 et enclencher, ainsi, la distribution de dividendes sur la base des états financiers du présent exercice.
Les présents à l’AGE, représentant près de 75% des détenteurs du capital social de l’UIB, ne se sont d’ailleurs pas trompés en recommandant, à travers des débats très sains, de suivre la recapitalisation de l’UIB qui parachève un plan justement qualifié par le président du Conseil d’administration de la Banque et président de l’AGE , Alexandre Maymat, « de redressement spectaculaire ». Le président a, par ailleurs, insisté sur le choix fait par le Groupe Société Générale de suivre l’évolution de l’UIB « en prenant part d’une manière sans équivoque à l’opération de recapitalisation de l’UIB marquant la confiance du groupe Société Générale dans l’UIB, sa direction générale et son personnel qui ont réalisé un travail colossal et traduit le capital confiance dont jouit la Tunisie à la SG ».
Le directeur général de l’UIB, Kamel Néji a, pour sa part, salué « la confiance, la patience et le respect des actionnaires, grands et petits, de l’UIB », tout en enchaînant sur l’avenir de la banque et le comportement futur du titre UIB : « Par cette opération, l’UIB clôt définitivement une page du passé liée à la qualité de son ancien portefeuille. Une telle action permettra de remettre les actionnaires de l’UIB dans une logique de perception de dividendes tout en respectant des fondamentaux sains que s’impose la banque pour ne pas reproduire le passé lointain. Pour ce qui est du comportement du titre qui, malgré l’annonce en avril 2014 lors de l’AGO de la banque de l’application des nouvelles mesures de la BCT et son corollaire en termes d’impératif de recapitalisation, est resté très liquide comme en témoigne le comportement du couple offre-demande sur le marché boursier. Le niveau comparatif de son PER ( Price Earning Ratio), les résultats attendus pour la période 2014-2018, le taux des créances classées de la banque ainsi que l’intégration dans la valeur actuelle de l’action de l’opération de baisse du nominal induite par la première étape de la recapitalisation militent, tous, pour une valeur d’action plutôt bien orientée à terme ».
Les diverses interventions des actionnaires, notamment ceux qui sont communément appelés «petits actionnaires », ont, d’ailleurs, abondé dans le sens de la confiance dans le titre UIB après le redressement important de ses comptes sous l’impulsion de la nouvelle direction. L’un d’entre eux a même mis largement en exergue le respect des engagements pris par la direction générale de l’UIB depuis son avènement en 2008 en proposant « de continuer à lui faire confiance ».