Le caractère joyeux et festif des Tunisiens, leur goût pour les arts et singulièrement pour la musique sont connus de tous. Tous les artistes, quasiment sans exception, aiment la Tunisie et le public tunisien. Marcel Khalifa, admiratif et ravi de son public qui était en liesse, en exultation, dès son apparition sur scène, avait déclaré avec beaucoup d’émotion : « Je viens toujours en Tunisie avec beaucoup de plaisir, vous êtes un grand peuple, je vous aime; mes pensées vont aussi à ces jeunes qui manifestent dehors pour plus de liberté… » L’enthousiasme et l’allégresse du public n’ont fait que s’amplifier et des cris de joie ont explosé! Nous en avions la chair de poule!
Du côté de l’artiste et de ses compagnons, la soirée était exceptionnelle ! Un très grand moment d’art qui nous a rappelé de très agréables souvenirs d’adolescent du début des années 80. Chapeau l’artiste et merci pour cette magnifique et agréable soirée!
Cependant, certains comportements non citoyens étaient là pour nous rappeler que les incivilités ne sont pas l’exclusivité de certaines cités et autres quartiers populaires. Même dans ce lieu qui est censé, vu le prix des billets, ne séduire et attirer que le « gratin » de Tunis c’est-à-dire certaines classes et quelques catégories de jeunes des quartiers huppés, nous avons pu relever beaucoup, même beaucoup trop de comportements inappropriés et incompatibles avec l’événement :
– Des slogans hostiles à certains partis politiques qui ont nécessité l’intervention de Marcel Khalifa qui n’a pas manqué de leur rappeler que le lieu ne s’y prêtait pas!
– Des téléphones qui n’arrêtent pas de sonner et les appelés y répondent volontiers en parlant souvent à haute voix, sans aucune gêne! Il ne s’agit donc pas d’un oubli d’un téléphone resté allumé, mais d’une volonté délibérée pour demeurer joignable! Le pire quand ces incivilités sont le fait de certains personnels du festival, en l’occurrence l’équipe chargée de filmer le concert.
– Les chuchotements incessants de certains voisins qui gênent sérieusement l’appréciation des mélodies et gâchent le plaisir!
Comment peut-on dans ces conditions percevoir la grâce des mots et ressentir la vibration de l’œuvre musicale? N’est-il pas urgent de sensibiliser les spectateurs et certains membres du personnel à ces règles de base de tout spectacle pour en assurer l’entière réussite? Est-il acceptable d’entendre des grossièretés et de voir des gestes inqualifiables dans un tel lieu chargé d’histoire et de symbolique? Peut-on accepter que le personnel- des fonctionnaires, visage de la République- censé filmer et transmettre le spectacle se comportent de la sorte? A bon entendeur…