Qui n’a jamais tenté de chercher en vain ses lunettes correctrices ou lentilles de contact pour lire ou visionner un écran ? Comme le « problème » se pose souvent, des chercheurs de MIT Media Laboratory et de l’Université de Californie à Berkeley ont réussi à développer une nouvelle technologie d’affichage qui corrige automatiquement les troubles de la vision, sans avoir à recourir aux lunettes (ou lentilles de contact) habituellement nécessaires.
La technologie pourrait s’appliquer en premier lieu aux GPS fixés sur le tableau de bord des voitures, aux lecteurs électroniques, et à bien d’autres types d’utilisation.
Gordon Wetzstein, chercheur au MIT Media Laboratory et l’un des co-concepteurs du prototype avec le Pr. Ramesh Raskar affirme à cet effet : « Aujourd’hui, bien sûr, nous avons des lentilles de contact et la chirurgie, mais ces techniques sont toutes « invasives », dans le sens où l’on est contraint à poser quelque chose sur l’œil, porter quelque chose sur la tête, ou subir une intervention chirurgicale. Nous avons une solution différente qui transpose les lunettes sur l’écran, plutôt que sur la tête. « Bien évidemment, elle ne sera pas en mesure de vous aider à voir le reste du monde avec plus de clarté, mais le fait est qu’aujourd’hui, nous passons une grande partie de notre temps à interagir avec le monde numérique. »
Le prototype est la variante d’une technologie d’affichage 3D ne nécessitant aucun type de lunettes adaptées, mis au point par les chercheurs du Camera Culture Group. La différence réside dans le fait que pour l’affichage 3D les images sont légèrement différentes entre l’œil droit et gauche. En revanche, dans la technologie d’affichage « correctrice d’images », des images légèrement différentes sont projetées et des niveaux différents de la pupille de l’observateur sont sollicités.
Pour ce faire les chercheurs du MIT et l’Université de Californie à Berkeley ont pu mettre en place un algorithme informatique qui s’adapte à chacun en fonction de son trouble de la vision, avec une qualité de l’image très comparable à un écran « normal », de sorte que ce nouveau type d’écran subit une perte modeste de résolution.
« La plupart des gens dans le domaine de l’optique auraient dit : ce n’est pas possible », affirme Chris Dainty, professeur à University College London Institute of Ophthalmology and Moorfields Eye Hospital. « Mais ce groupe de scientifiques a l’art de rendre l’impossible tout à fait possible », ajoute-t-il.
Le projet va bien au-delà du concept d’un dispositif qui corrige les déficiences visuelles. En effet, ces écrans pourraient à la fois afficher du contenu 3D et corriger les défauts de la vision. Même si le coût de fabrication de ce type de technologie n’a pas été indiqué, celle-ci pourrait aboutir dans un proche avenir à un nouveau type d’écrans, qui permet de déterminer l’acuité visuelle de l’utilisateur et de diagnostiquer et corriger automatiquement les troubles de la vision, le cas échéant.