Les obstacles qui entravent le tourisme tunisien ne manquent pas. La ministre du Tourisme Amel Karboul en a énuméré quelques uns lors d’une conférence de presse tenue le 12 août à Sidi Bou Saïd. En effet, d’après la ministre, il existe plusieurs études qui ont pu établir un diagnostic de la situation du tourisme tunisien, comme celle réalisée par la Banque Mondiale et celle réalisée par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA); mais « ce qui manque c’est l’application de ces études », souligne-t-elle. De même, elle a énuméré trois autres problèmes majeurs qui menacent le tourisme, à savoir l’endettement, la pollution et le terrorisme.
Dans ce même contexte, elle a rappelé son approche pour la réforme de ce secteur stratégique, la vision 3+1 pour le tourisme tunisien. Cette nouvelle stratégie comporte quatre axes principaux, à savoir la diversification de l’offre selon la spécificité de chaque région, la qualité et la formation, le branding et la modernisation du secteur. Evoquant les régions tunisiennes, Mme Karboul a recommandé l’exploitation de leur potentiel touristique.
Selon les estimations de Madame Karboul, le temps requis pour la réussite de cette stratégie varie entre sept et dix ans. Elle a ajouté qu’en Tunisie » il est dur de faire des réformes, surtout dans un contexte où les gens sont conservateurs et craignent le changement et la réforme ».
« Pour faire réussir la réforme du secteur touristique, une opération chirurgicale s’impose, et ce, à l’instar d’autres pays où le tourisme représente le moteur du développement économique », a-t-elle affirmé.
Amel Karboul a critiqué les anciennes méthodes de travail utilisées bien avant son arrivée au ministère, notamment l’absence de toutes statistiques sur le paysage touristique tunisien, avant de révéler aux journalistes qu’elle a demandé de mettre des formulaires à disposition des passagers dans les aéroports, afin de recueillir plus d’informations sur le secteur touristique. » Nous voulons mieux connaître le profil des touristes qui visitent la Tunisie », a-t-elle précisé.
Revenant sur le tourisme culturel, Madame la ministre a affirmé que la collaboration entre son département et le ministère de la Culture est une nécessité : » Il faut œuvrer pour transformer le patrimoine matériel et immatériel en un produit touristique », dit-elle avant de regretter l’absence d’une liste du patrimoine immatériel tunisien.
Sans oublier la dimension internationale du tourisme tunisien, la ministre s’est montrée attentive à un détail important, à savoir la multiplication du nombre des touristes dans le monde : » Dans dix ans le nombre de touristes va doubler et passer à deux milliards. Nous devons nous y préparer », conclut-elle avec enthousiasme.