La loi électorale ne cesse de faire parler d’elle : juristes, politiques, électeurs et partisans en parlent dans un contexte où tous les regards convergent vers les prochaines élections législatives. I Watch, association active dans la société civile, a choisi de présenter et de simplifier la loi électorale au grand public et surtout les partis politiques.
A cet effet, Achref Awadi, président de l’association, a déclaré aujourd’hui lors d’une conférence de presse que l’importance d’une telle action réside dans le fait d’éclairer les partis politiques sur les infractions à ne pas commettre et de leur donner toutes les informations nécessaires sur cette loi électorale bien avant le début de la campagne électorale.
Quelles sont les craintes de I Watch face à cette loi électorale ? Le jeune président de l’association avance que sur le plan théorique la loi électorale tunisienne est « excellente » : « Parmi les acquis importants de cette loi, l’incrimination de l’achat des voix et du financement étranger des partis politiques et des campagnes électorales, ce qui constitue l’un des points forts de cette loi ».
Cependant, les problèmes demeurent et persistent et quelques failles ont été relevées par l’association comme : « L’absence de toute définition claire pour l’achat des voix. Le législateur a beau incriminer cette action mais comment appliquer cette interdiction à un moment où une définition claire et précise est absente », s’indigne Achref Awadi.
Par ailleurs, il a pointé du doigt un autre problème, à savoir le manque de coordination entre les autorités compétentes (Banque centrale, Cour des comptes, ministère de l’Intérieur et autres) afin de lutter contre le phénomène de l’achat des voix et le financement étranger.
D’après notre interlocuteur, lors des élections du 23 octobre 2011, ce manque de coordination a entraîné l’impunité « c’est ce que notre association ne souhaite pas lors des nouvelles élections. De toute façon, nous estimons que sur le plan législatif, la coordination entre les autorités compétentes sera plus efficace cette fois »
L’impunité est de devenue un phénomène inquiétant nous dit Achraf Awadi avant d’expliquer ses craintes : « Le candidat doit déposer toutes les factures relatives à sa campagne électorale au plus tard un mois après la proclamation des résultats mais reste à savoir si les candidats qui ont remporté les élections vont se conformer à cette règle ». A partir de cette constatation, il a proposé de changer l’échéance et de suivre les gagnants et les perdants au cours des élections. « Le candidat qui a remporté les élections doit lui aussi se conformer à la loi électorale », insiste-t-il.
Revenant sur la problématique du financement public des partis politiques, Achref Awadi a regretté « l’absence de transparence sur le sort des sommes d’argent accordées au partis lors des élections du 23 octobre 2011 » et de rappeler que plusieurs partis politiques n’ont pas présenté encore les factures de leurs dépenses électorales. « Un tel comportement uni à une absence de transparence altérera la confiance des Tunisiens dans les partis politiques car il ne faut pas oublier que le financement public est l’argent des contribuables ».
Enfin, I Watch lancera une campagne de contrôle du financement des campagnes électorales de 6 partis dont Nidaa Tounes et le mouvement Ennahdha, d’après notre interlocuteur.