Par un communiqué laconique, l’Élysée a fait savoir hier, mercredi 3 septembre, que « les actions menées récemment par la Russie dans l’est de l’Ukraine contreviennent aux fondements de la sécurité en Europe ». Conséquence ? La livraison du premier exemplaire du Mistral à la Russie est suspendue.
Le Mistral, navire d’assaut porte-hélicoptères- la France en possède trois exemplaires- est utilisé dans les crises et les guerres les plus récentes, du Liban au Mali, en passant par la Côte d’Ivoire et la Libye. La marine russe veut acquérir des navires de ce type, que ses chantiers ne savent pas construire, afin de mener plus rapidement des opérations militaires, comme celles engagées en Géorgie en 2008 et en Ukraine en 2014. C’est pour cette raison que les Américains et les États limitrophes de la Russie comme les pays Baltes et la Pologne se sont toujours vigoureusement opposés à cette vente.
Pour des raisons touchant à la souveraineté nationale en matière de ventes d’armes, Paris avait ainsi réaffirmé début mai sa décision de livrer comme prévu en octobre prochain le Vladivostok, et le Sébastopol, en cours de finition, dont la livraison est prévue dans un an, avant de se rétracter sous la pression internationale, notamment celle exercée par Washington.
D’autant plus que l’offensive russe en Ukraine vise désormais à annexer une nouvelle partie du territoire ukrainien, après la Crimée et que Vladimir Poutine cherche apparemment à établir un lien terrestre entre la Russie et la Crimée.