Aujourd’hui se tient partout dans le monde la Journée mondiale de la prévention du suicide. A cette occasion et pour la première fois l’OMS publie un rapport sur ce sujet. Les connaissances acquises relatives à cette question y ont été rassemblées, dans le but de fournir un outil complet permettant de faciliter une action immédiate dans le cadre d’une approche multisectorielle.
Devant ce phénomène, pourtant évitable si l’on recourt aux moyens adéquats de prévention, « ce rapport appelle à agir face à un grave problème de santé publique qui est depuis trop longtemps resté tabou», selon le Dr Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS.
Le suicide, comme toute tragédie humaine majeure, semble ne toucher « que les autres », pourtant toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours quelque part dans le monde. La tranche d’âge la plus touchée est celle des jeunes de 15 à 29 ans, le suicide étant la deuxième cause de mortalité à l’échelle mondiale à cet âge.
Les facteurs de risque sont complexes, même si le lien entre le suicide et les troubles mentaux (dont la dépression et les troubles liés à l’usage de l’alcool) ne sont plus à démontrer et il est parfois plus difficile d’en déterminer la cause, notamment dans les pays à faible revenus. Les conflits, la maltraitance, l’isolement, les populations victimes de discrimination, les maladies causant des douleurs chroniques, les événements engendrant une détresse émotionnelle aiguë et bien d’autres facteurs qui accentuent la vulnérabilité d’une personne au comportement suicidaire, pourraient bien être identifiés et traités.
De ce fait, le rapport insiste sur la nécessité de faciliter l’accès aux soins de santé, de lutter contre la stigmatisation des personnes en recherche d’aide, notamment celles présentant des troubles mentaux, ayant une consommation excessive de substances psycho actives et ayant des comportements suicidaires. Il est également impératif de limiter l’accès aux moyens de suicide, dont les pesticides, et de lutter contre l’image sensationnaliste du suicide dans les médias qui ne fait qu’accroître le risque de suicide mimétique.
«Quelle que soit la situation actuelle du pays en matière de prévention du suicide, il est possible de prendre des mesures efficaces, ne serait-ce qu’en commençant au niveau local et à petite échelle», a déclaré le Dr Alexandra Fleischmann, scientifique au Département Santé mentale et abus de substances psychoactives de l’OMS, à cet effet.
Le suicide est l’affaire de tous, selon le rapport et le rôle des communautés, dans leur action de soutien social, de lutte contre la stigmatisation et le suivi des personnes les plus vulnérables.