Lors d’une réunion organisée samedi dernier par l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) sur « les opportunités de l’investissement agricole et de la pêche et les moyens de le développer », l’Economiste Maghrébin a eu l’occasion de rencontrer des jeunes promoteurs agricoles pour évoquer les différents problèmes qu’ils rencontrent.
Reconnues déjà par les responsables de structures d’appui et les parties publiques prenantes, les difficultés dans le domaine de l’investissement agricole privé sont multiples et représentent un vrai handicap pour les jeunes promoteurs.
Tarek Naouar, un promoteur dans l’activité de la volaille, a affirmé que la lenteur des procédures administratives et le manque de sources de financement constituent pour lui le grand handicap pour le développement de son projet. Et d’ajouter que les structures d’appui devraient encourager davantage les jeunes promoteurs au stade de l’export. « Le marché local ne suffit pas. La surproduction est un autre problème. Il faut à mon avis nous aider à trouver de nouveaux marchés à l’export », dit-il.
Youssef Chérif, un autre jeune promoteur dans le secteur de l’élevage et la filière laitière, nous a affirmé qu’il y a une réticence pour investir dans ce domaine et qu’il n’est pas économiquement rentable. « Les banques sont réticentes pour financer de tels projets », a-t-il affirmé.
Pour Youssef Chérif, les agriculteurs ne disposent pas d’études économiques idoines pour lancer leurs projets. Le coût d’investissement a augmenté de manière exponentielle durant les cinq dernières années. Idem pour le coût des matières premières. Une augmentation qui pourrait atteindre les 50% par an.
« Pour préserver les intérêts des agriculteurs, je pense que les autorités ont le devoir d’intervenir pour fixer les prix », a-t-il précisé.
Le témoignage de Walid Mestiri, un jeune promoteur, va dans le même sens. Il a reconnu avoir rencontré plusieurs difficultés pour avoir les autorisations administratives nécessaires pour lancer un projet dans le domaine du forage de puits d’eau.
« Investir des centaines de milliers de dinars dans un terrain agricole isolé et sans accès facile soulève plusieurs questions quant à la qualité de l’infrastructure routière et les circuits de distribution ! », s’interroge Walid Mestiri.