Depuis la première épidémie de la maladie à virus Ebola en 1976, jamais cette maladie n’a été aussi dévastatrice, un fléau qui a fait réfléchir la communauté scientifique sur la nécessité de l’intensification de la recherche, afin de concevoir un moyen pour protéger les populations à long terme contre d’éventuelles épidémies qui pourraient survenir à l’avenir. L’OMS a donné son feu vert, pour commencer les essais cliniques de deux vaccins, et cela ne fait que commencer.
Jusqu’à présent, on compte cinq vaccins en cours de conception, dont deux seront dans les mois à venir en phase d’essai clinique, autrement dit, testés sur des humains.
Le premier baptisé NIAID/GSK Ebola vaccine, conçu par les scientifiques du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH), a deux composants : l’adénovirus est utilisé comme un support ou vecteur, permettant de fournir des segments de matériel génétique provenant de deux espèces de virus Ebola: le virus Ebola Zaïre et le virus Ebola Soudan. Le gène Ebola qu’il porte permet aux cellules du receveur du vaccin d’engendrer une réponse immunitaire chez l’individu bien ciblée.
La société pharmaceutique Crucell, basée aux Pays Bas, est également dans la course au vaccin contre Ebola en collaboration avec le Centre de recherche sur les vaccins (VRC) de l’Institut National d’étude des maladies allergiques et infectieuses (NIAID) à Bethesda, dans le Maryland. Des expériences préliminaires ont déjà démontré son efficacité chez le singe avec une dose unique du vaccin. Testé sur 16 volontaires humains, le vaccin a montré son innocuité et un potentiel à engendrer une réponse immunitaire adéquate aux doses évaluées.
Du côté du Canada, un vaccin dénommé VSV-EBOV est en cours de préparation (basé sur le virus de la stomatite vésiculaire ou VSV ), dont la particularité est de protéger le receveur du vaccin, à la fois avant et après l’exposition au virus Ebola. Le vaccin a été utilisé en 2009 pour traiter une technicienne de laboratoire en Allemagne peu de temps après qu’elle ait été accidentellement piquée avec une aiguille contaminée par un animal infecté par le virus Ebola. Elle a survécu.
Dans le Maryland, la société Profectus Biosciences a mit au point un vaccin, le VesiculoVax également basé sur le virus de la stomatite vésiculaire (VSV), les expériences sur le singe ont montré qu’une dose unique serait efficace pour protéger contre Ebola.
Immunovaccine Inc, une société canadienne développe également un vaccin basé sur des protéines stimulant le système immunitaire contre le virus. Contrairement à aux autres vaccins qui ont une action à un stade précoce d’Ebola, l’Immunovaccine n’utilise pas de virus vivant pour stimuler des cellules immunitaires de l’organisme. Utilisé sur quatre singes infectés par le virus Ebola, il a été efficace sur tous les cobayes.
La recherche s’intensifie pour le futur, les espoirs de contrôler l’épidémie actuels augmentent, de quoi apaiser les esprits pris d’effroi par cette maladie.