L’Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge) a consacré, dans le cadre de son dernier Forum, un workshop à « l’exportation des services médicaux » au cours duquel, Dr Sonia Ben Cheikh, directrice au ministère de la Santé publique, a présenté les résultats d’une étude réalisée avec l’appui de la Banque Africaine de Développement sur le développement de la stratégie nationale d’exportation des services de santé.
Première du genre en Afrique et dans le monde arabe, cette étude sera présentée le 22 septembre lors d’un atelier de validation des résultats. L’étude, qui a démarré en octobre 2013 et a porté sur une période de 10 mois, a pour objectif de définir une stratégie nationale d’exportation des services de santé pour un meilleur positionnement international de la Tunisie dans ce secteur particulier de la santé. Le pilotage de cette étude a impliqué toutes les parties prenantes, à savoir ministère, chambres syndicales, cliniques privées, secteur du transport international et tourisme.
L’étude fait ressortir que l’offre tunisienne propose 20.000 lits dans le secteur public et 4.000 lits dans le privé. Le parc des cliniques privées en Tunisie se compose de 85 unités, dont 36 exportent leur services. Sur ces 36 unités, seules 30 ont répondu aux questionnaires de l’étude.
En 2013, le nombre d’hospitalisations des non-résidents a atteint 379.000 dépassant les réalisations de l’Afrique du Sud et de la Jordanie. Côté chiffres d’affaires, ces exportations de services de santé ont totalisé 490 millions de dinars dont 191 millions de dinars pour les cliniques privées. L’étude relève qu’en dix ans les revenus réalisés par ce secteur ont été multipliés par 7. Toutefois, a ajouté l’étude, le secteur reste trop dépendant du marché libyen (30%). Toutefois, la diversification est possible vu le potentiel important des marchés africain et algérien et vu le degré de satisfaction de la clientèle puisque 94% des personnes interrogées déclarent qu’elles reviendront en Tunisie si nécessaire. Côté emplois, le secteur génère directement environ 45.500 emplois.
L’étude relève également l’absence de capacité spécifique ainsi que de compétences appropriées pour les personnes âgées, l’absence de marketing spécifique différencié du marketing tourisme, la nécessité d’une réglementation appropriée et la mise en œuvre de référentiels qualité, l’amélioration de l’accueil aéroportuaire, la multiplication des lignes aériennes vers l’Afrique francophone et le nécessité d’un partenariat public-privé. A ce propos, l’intervenante a déclaré qu’un cahier des charges pour réglementer ce secteur est en préparation.