Le Quotidien (Algérie) : La mission du Cheikh
Sous la plume de son journaliste K. Selim, le quotidien algérien Le quotidien écrit : C’est le grand rush pour le palais de Carthage… L’éventail est large et à l’évidence l’exclusion pour avoir été dans l’ancien système n’est pas de mise. En attendant la campagne électorale et le choix des Tunisiens, le fait politique majeur est bien dans ceux qui ont décidé de s’abstenir d’aller dans la course vers le Palais… Le vrai évènement est bien du côté du mouvement Ennahda qui a décidé, alors que rien ne le lui interdisait, de ne pas présenter de candidat. Certains ont choisi d’expliquer cette décision par un réflexe de peur après le coup d’Etat contre les Frères musulmans en Egypte. Même si elle existe, cette « peur » ne doit pas être exagérée. La Tunisie n’est pas l’Egypte et rien, pour l’instant encore, ne crédite l’existence d’un changement du rapport de forces dans le pays.
Les « modernistes » sont fortement présents dans les médias, ils ne le sont pas forcément dans le pays réel. Les appels à « coup d’Etat » n’ont pas fonctionné et la Troïka, tant décriée par ces modernistes, aura servi, au moins, à éviter toute tentative de revenir en arrière.
Le mouvement Ennahda n’est pas dans la course à la présidentielle, mais il est dans la bataille législative où il a de fortes chances de l’emporter. Son choix politique de ne pas s’engager dans la bataille présidentielle est clairement destiné à montrer qu’il n’a pas de volonté hégémonique et qu’il ne veut pas contrôler tout l’exécutif. Mais il ne se désintéresse pas non plus de l’élection présidentielle puisqu’il appelle à favoriser un candidat consensuel qui serait un recours et un arbitre dans les inévitables disputes politiques.
Ennahda, qui n’a pas encore dit son « choix » parmi les candidats en lice, se retrouve ainsi dans la capacité de peser considérablement sur l’élection présidentielle. Il est probable que l’homme « consensuel » que le mouvement choisira de soutenir aura le plus de chances d’être le futur locataire du palais de Carthage.
Marzouki, Essebsi, Ben Jaâfar, la question est importante mais secondaire à côté du choix stratégique d’être un faiseur de présidents plutôt que d’avoir un candidat à l’élection. Cela lui permet également de se concentrer sur les élections législatives, décisives, du 26 octobre.
On pourra chercher plein de « calculs » dans la démarche d’Ennahda et de Ghannouchi. Mais leur action va clairement dans le sens de l’enracinement de la démocratie . Il y a bien un « effet Sissi » sur l’attitude d’Ennahda, mais ce n’est pas celui de la peur. Ghannouchi et son mouvement se sentent investis de la mission de prouver qu’une transition démocratique avec les islamistes n’est pas une impossibilité. Et à l’évidence, malgré les difficultés immenses de la transition, ils sont en train de le démontrer.
Pour plus d’informations : http://www.journalalgerie.net/journauxenfrancais/lequotidiendoran.htm
L’Expression (Algérie) : l’essentiel des ténors de la vie politique tunisienne candidats à la présidentielle
Pour sa part, le journal algérien l’Expression dans un article signé… écrit qu’ à l’exception du parti islamiste Ennahda, qui a décidé de ne pas présenter de candidat mais de soutenir une personnalité » consensuelle « , l’essentiel des ténors de la vie politique tunisienne veulent tenter leurs chances dans cette présidentielle même si le chef de l’Etat ne dispose que de pouvoirs restreints.
Le président sortant Moncef Marzouki, le président de la Constituante, Mustapha Ben Jaâfar, un ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, deux anciens ministres du régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali, un ancien gouverneur de la Banque centrale, des hommes d’affaires, des chefs de partis et une femme juge ont notamment déposé leurs dossiers.
La présidentielle est précédée le 26 octobre par des législatives dont les favoris sont les islamistes d’Ennahda bien que ceux-ci, face à une crise politique majeure, ont dû renoncer au pouvoir début 2014 et laisser la place à un gouvernement apolitique.
C’est la première fois que les Tunisiens sont convoqués aux urnes pour élire leur chef de l’Etat depuis la révolution de décembre 2010-janvier 2011. M. Marzouki avait été élu fin 2011 par les députés de la Constituante à la faveur d’un accord de coalition passé avec Ennahda. Les scrutins d’octobre et de novembre doivent enfin doter la Tunisie d’institutions pérennes.
Pour plus d’informations : http://www.journalalgerie.net/journauxenfrancais/lexpression.htm
El Watan : Les véritables enjeux des prochaines élections
Mourad Sellami, correspondant du journal El Watan, écrit que la Tunisie est à la veille d’un marathon de scrutins électoraux, avec des législatives, le 26 octobre, et un premier tour des présidentielles, prévu le 23 novembre. Plus de 1300 listes électorales concourent pour les 217 sièges de l’Assemblée des représentants du peuple et une trentaine de candidats se disputent le Palais de Carthage.
Les observateurs s’interrogent sur les chances des partis de l’ancienne Troïka gouvernante lors de ces échéances et se demandent si les islamistes d’Ennahdha continueront à soutenir le président Marzouki. Avec sa décision de ne pas présenter de candidat aux prochaines élections présidentielles en Tunisie, le mouvement islamiste Ennahdha a laissé la porte ouverte à toutes les surenchères sur le terrain politique. Par contre, les islamistes continuent à défendre leur proposition de candidat consensuel à la présidence de la République, annoncée depuis juin dernier, et rejetée par la majorité des partis politiques, comme l’indique la trentaine de candidatures soumises à l’ISIE et représentant tout le spectre politique en Tunisie. « Il est possible de s’entendre sur le candidat consensuel lors du 2e tour de la présidentielle », précise l’ex-chef de gouvernement, Ali Laarayedh, à ceux qui considèrent comme « grillée » cette proposition. « Le prochain président doit être élu à plus de 75% des suffrages, pour lui permettre de réunir les Tunisiens autour de lui », ajoute Ghannouchi. Belles paroles, sans nul doute. Mais, comment les islamistes comptent-ils appliquer leur formule magique ?
Objectif : La Kasba
«En concourant juste pour les législatives, les islamistes se sont offert des marges de manœuvre pour obtenir une majorité qui leur permettra de gouverner», pense le politologue Slaheddine Jourchi.
La nouvelle Constitution en Tunisie a apporté un régime politique, certes mixte… mais, le gros du pouvoir exécutif est entre les mains de l’Assemblée des représentants du peuple. Le chef du gouvernement est nommé par le parti arrivant premier lors des élections législatives. « Ennahdha a cet objectif en tête : celui d’arriver en tête des législatives et de nommer l’un de ses dirigeants, de nouveau, à la Kasba », affirme Jourchi.
Pour plus d’informations http://www.journalalgerie.net/journauxenfrancais/elwatan.htm