Pour annoncer son programme socioéconomique et politique, le mouvement Ennahdha a choisi de le faire en grande pompe, dans un meeting populaire tenu hier, 23 septembre, au palais des congrès à Tunis en présence de son bureau politique. Lumière, court-métrage et ambiance festive étaient au rendez-vous. D’ailleurs ce parti politique a choisi un slogan lourd de sens « L’amour de la Tunisie n’est pas un vain mot » pour appuyer le lancement de son programme.
Inaugurant la séance, Zied Ladhari, porte-parole du mouvement et député à l’Assemblée nationale constituante, a déclaré que la Tunisie aura un rendez-vous avec l’histoire le 26 octobre prochain, à savoir les élections législatives. « Nous œuvrerons pour la réussite des prochaines élections », a-t-il dit. Pour lui, s’il y a concurrence, elle doit jouer entre les programmes électoraux et non entre les personnes. « Cette concurrence entre les programmes électoraux ne peut que servir la Tunisie », dit-t-il.
Cédant la parole à Ali Laareydh, secrétaire général du mouvement, il a affirmé que le programme socioéconomique du mouvement Ennahdha a été mis au point par un groupe d’experts. Le programme a été préparé à partir de nos constats quand nous étions au pouvoir avec nos partenaires et même après notre départ. D’après Ali Laareydh, « nous avons réussi à établir la démocratie quand on était au pouvoir ». Revenant sur la position de la Tunisie par rapport aux pays du printemps arabe, Ali Laareydh a estimé que la Tunisie est le pays qui a le plus connu un taux de croissance et les moindres pertes.
Évoquant le programme politique, Ali Laareydh a tenu à rappeler la détermination du mouvement Ennahdha à réformer la magistrature « afin qu’elle devienne neutre et indépendante ». De même, il a affirmé que son mouvement est déterminé à lutter contre le terrorisme.
Prenant la parole, Houssem Taâbouri, expert-comptable et membre du mouvement Ennahdha, a pris soin de présenter le programme économique. M. Taâbouri a affirmé le programme économique du mouvement Ennahdha prend son origine à partir d’un certain nombre de constatations parmi lesquelles le fait que « le modèle de développement actuel ne répond plus aux attentes des Tunisiens ». Dans ce programme économique trois objectifs principaux sont clairs : l’orientation de l’économie vers des secteurs à forte valeur ajoutée, revoir le rôle de l’Etat comme régulateur et incitateur et le passage de l’économie de rente vers l’économie de concurrence, sans oublier la lutte contre le chômage, les inégalités sociales, l’inclusion de l’économie tunisienne dans celle internationale.
D’autre part, Houssem Taâbouri a évoqué un programme pilote économique qui se base sur l’informatisation de l’administration et le système éducatif, l’investissement dans l’infrastructure et la fusion entre le secteur privé et public.