Placée sur l’orbite de la planète Mars depuis le 24 septembre, la sonde Mars Orbiter Mission est un succès sur tous les plans. L’Inde montre au monde entier que l’on peut appartenir au cercle très fermé des grands de l’industrie spatiale sans pour autant dépenser des sommes pharaoniques. La sonde MOM aurait coûté 74 millions de dollars seulement et a été conçue en un temps record. Pourtant, elle fait aussi bien que les autres sondes mises en orbite autour de la Planète rouge en termes de prouesses technologiques.
Certes, cette mission ne sera pas d’un grand apport quant aux progrès réalisés dans l’étude de la Planète rouge, les objectifs scientifiques de la mission indienne, à savoir l’exploration des caractéristiques de surface de la planète Mars, de sa morphologie, de la minéralogie et de son atmosphère par des instruments scientifiques 100 % made in India, ayant déjà été atteints par d’autres sondes.
L’exploit proprement dit réside dans le fait d’avoir réussi à atteindre la planète Mars, et ce, dès la première tentative. En effet, des pays tels que la Chine et le Japon, malgré les moyens considérables dont ils disposent, ont auparavant échoué à mener à bien une mission similaire. A l’instar des Etats-Unis, l’Europe et la Russie, l’Inde contribue désormais à l’étude de la planète Mars.
Au siège de la mission pilotée par l’Agence spatiale indienne ( ISRO ) à Bangalore (sud) le Premier ministre indien, Narendra Modi, a rendu hommage à ceux qui ont contribué à ce succès : « L’Inde a réussi à atteindre Mars. Félicitations à vous tous, au pays tout entier. L’histoire s’écrit aujourd’hui ».
« Nous avons réussi à notre première tentative. L’ ISRO a conçu cet engin spatial en un temps record de trois ans, chaque Indien est fier de vous », a-t-il ajouté.
Mais comment les scientifiques indiens ont-ils réussi à mener à bien un tel projet, avec un montant inférieur au coût d’un film de science fiction hollywoodien ? L’ingéniosité des chercheurs indiens leur a permis d’imaginer un moyen d’envoyer la sonde vers Mars avec un lanceur de faible poussée, moins coûteux que les sondes plus performantes en termes de puissance. Les scientifiques indiens ont ainsi fait le choix de ne pas envoyer la sonde directement vers Mars.
Pour augmenter sa vitesse, la sonde MOM a dû faire plusieurs fois le tour de la Terre, pendant un mois. Une technique astucieuse qui nous rappelle l’expression: «Reculer pour mieux sauter ». Après avoir acquis suffisamment de vitesse, la sonde a entamé un voyage de neuf mois avant d’atteindre Mars.
Devant le franc succès de cette mission, l’Agence spatiale américaine a publié un message sur Twitter : « Nous félicitons l’ISRO. Mars Orbiter rejoint les missions étudiant la Planète rouge ».
Encore une preuve que l’innovation ne rime pas toujours avec le mot argent, peut-on espérer une nouvelle ère d’avancées technologiques low-cost à laquelle tout le monde pourrait participer ?