Après Nidaa Tounes et le Mouvement Ennhadha, le parti d’Ettakatol a présenté aujourd’hui son programme électoral sous le slogan « Pour tous les Tunisiens sans exception», et ce, lors d’une conférence de presse tenue à Tunis en présence des membres du bureau du parti.
Mohamed Bennour, porte-parole du parti, a affirmé qu’il s’agit d’un programme ambitieux qui vise essentiellement à protéger la démocratie et les libertés en Tunisie. Khalil Zaouia, ex- ministre des Affaires sociales, a rappelé au début de son intervention que ce programme est inspiré de l’expérience d’Ettakatol au pouvoir pendant les trois dernières années : « Notre expérience au pouvoir nous a permis d’identifier certaines défaillances et d’élaborer ce programme suite à plusieurs consultations régionales », dit-il.
Khalil Zaouia a affirmé qu’il faut mettre fin à l’ancien modèle de développement et en créer un autre à l’intention de tous les Tunisiens.
C’est pourquoi, le programme d’Ettakatol s’est, selon lui, fixé pour objectifs de mettre en place un Etat démocratique où tous les citoyens auront confiance en leurs gouvernants, un modèle de développement garant d’une croissance inclusive, une société de citoyenneté , d’égalité des chances et vivant dans la dignité..
Détaillant le programme électoral de son patri, Khalil Zaouia a affirmé l’engagement d’Ettakatol pour la protection des libertés individuelles et collectives prévues par la Constitution tunisienne et les traités internationaux : « Nous allons œuvrer pour l’élaboration des lois qui renforceront les principes de la Constitution tunisienne » affirme-t-il.
M. Zaouia a saisie cette occasion pour dévoiler aux journalistes la stratégie de son parti liée à la réforme du système carcéral : « Nous allons œuvrer pour le renforcement du droit de l’accusé d’être assisté par un avocat en situation de garde à vue ».
Évoquant la problématique du financement public des partis politiques, M. Zaouia a déclaré : » Nous proposons l’appui financier public aux partis politiques en dehors de la période électorale pour empêcher le recours à d’autres sources suspectes ».
Pour ce qui est du paysage médiatique, l’intervenant a affirmé le soutien inconditionné de son parti à la HAICA et a proposé la création d’une chaîne télévisée parlementaire pour renforcer la transparence.
S’agissant de l’administration tunisienne, M. Zaouia a déclaré que le programme de son parti vise aussi le renforcement de la décentralisation administrative et qu’une permanence soit assurée des principaux services administratifs (recettes des finances, la Douane, la poste…). Et d’ajouter que les collectivités locales ne devront pas être rattachées au ministère de l’Intérieur.
Quant à Elyes Fakhfakh, ex-ministre des Finances pendant la période de la Troïka, a rappelé que 21% du PIB consacré à l’investissement ne sont pas suffisants pour créer des postes d’emploi e grand nombre. « La croissance réalisée avant la Révolution n’a pas résolu le problème du chômage, et ce, par manque d’inclusion et de répartition des richesses », explique-t-il.
Trois principaux objectifs ont fait l’objet du programme économique d’Ettakatol : atteindre un taux de croissance de 8% à l’horizon 2019 et ce à travers la bonne gouvernance, la modernisation de l’administration et le renforcement de la décentralisation ; atteindre un taux d’investissement de 27% du PIB en 2019 et réduire le taux de chômage à 9,5% d’ici cinq ans.
« Les incitations fiscales actuelles n’encouragent pas les investisseurs locaux et étrangers. C’est pourquoi, nous devons améliorer l’infrastructure et la logistique », a-t-il précisé.
M. Fakhfakh a insisté sur le rôle du tourisme des congrès et la diversification des produits touristiques et la recherche agricole dans le développement du tourisme et l’agriculture, secteurs clés de l’économie tunisienne.