Une affaire médicale qui fait des remous en Tunisie : le ministre tunisien de la Santé, Mohamed Salah Ben Ammar, rapporte notre confrère Jeune Afrique, vient d’opposer son veto à la création à Gabès du plus important hôpital privé de cancérologie du continent africain, privant ainsi la région, selon le groupe médical ECC à l’origine du projet, d’un investissement de 25 millions d’euros et de 300 emplois locaux.
Selon le vice-président des affaires médicales de l’European Cancer Centers (ECC), ce projet, à 80% à destination d’une clientèle étrangère, aurait participé, à moyen terme, au développement du tourisme médical en Tunisie avec, en plus, la mise en place d’un programme de recherche de pointe ainsi que la création de la première bio-banque d’Afrique.
À court terme, la création d’un tel pôle à Gabès aurait permis de faire travailler le secteur du BTP d’une région dite de « l’ombre » et de promouvoir les compétences tunisiennes en matière de santé.
Alors pourquoi ce veto ? Le ministre motive son refus par le souci « que le secteur public doit rester la référence, tout en travaillant au développement harmonieux des secteurs sanitaires public et privé. Il faut garantir un accès universel à des services de santé de qualité, concrétisant ainsi la démocratie sanitaire », a plaidé le ministre.
Pour rappel, le créneau des soins en offshore, estimé à 5 % des exportations de services du pays et à 25 % du chiffre d’affaires des cliniques, est encouragé par le Gouvernement tunisien, au point qu’une loi autorise, depuis juillet 2014, les établissements privés à effectuer les opérations de change.
Précision apportée par European Cancer Centers – Tunisie: le statut offshore, qui limite la patientèle Tunisienne à 20% de l’activité du Centre a été imposé par le Ministère de la Santé Publique tunisien, la CNAM étant dans l’incapacité financière de prendre en charge le remboursement (pourtant limité) des traitements des patients. ECC – Tunisie crée donc une Fondation indépendante destinée à soigner les plus démunis et a pris l’engagement formel d’apporter une dotation annuelle de 800 000 euros au budget global de 5 millions d’euros de cette Fondation.
Merci pour ces précisions.