Branle-bas, remous et bras de fer entre la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) et les chaînes privées Hannibal et Nessma : le 28 septembre 2014 à minuit était la date butoir imposée par la HAICA pour la suspension volontaire de la retransmission des chaînes tv qui n’ont pas obtenu de permis le 2 septembre dernier, dont notamment Hannibal TV et Nessma TV lesquelles n’ont pas présenté, à ce jour, leurs dossiers pour le renouvellement de leur permis. Elles encourent, par conséquent, une amende comprise entre 20 et 50 mille dinars et la saisie de leurs équipements si la diffusion n’est pas suspendue.
Devant le refus des chaînes Nessma Tv et Hannibal Tv d’appliquer les décisions de la HAICA, le propriétaire de la chaîne Al Hiwar, Tahar Ben Hassine, a affirmé que la HAICA n’a nullement l’intention de suspendre ces deux chaînes mais leur a tout simplement demandé de régulariser leur situation : selon la loi, le propriétaire de Nessma ne devrait pas être en même temps à la tête d’une société de publicité et l’actionnaire majoritaire d’Hannibal ne devrait pas être étranger,et ce, pour éviter le conflit d’intérêts.
Tahar Ben Hassine a rappelé qu’il suffit que les deux chaînes concernées acceptent de signer le cahier des charges pour éviter toute menace de fermeture, au lieu de « mobiliser le peuple tunisien pour les soutenir en signe de reconnaissance de leurs loyaux services sous le régime de Ben Ali », ironise-t-il.
Rappelons que Nouri Lajmi, président de la HAICA, a déclaré hier, dimanche, que l’Instance n’a pris aucune décision concernant les médias qui diffusaient avant le 14 janvier 2011 et qu’aucune sanction n’a été prise à l’encontre des radios et télévisions qui n’ont pas encore présenté leurs dossiers, à l’instar des deux chaînes de télévision Nessma et Hannibal TV. « Ces deux chaînes ne sont pas concernées par le délai du 28 septembre 2014 », a-t-il ajouté. Alors fausse polémique ou tempête dans un verre d’eau ?
Rappel : « Art. 31 – En cas d’exercice des activités de diffusion sans Licence, la HAICA inflige des amendes allant de vingt mille (20.000) à cinquante mille (50.000) dinars comme elle peut ordonner la confiscation des équipements utilisés dans l’accomplissement de ces activités » ( décret-loi 116).