Trois ans après la révolution, la présence en politique des jeunes Tunisiens reste limitée. Ils continuent de faire face à des niveaux élevés de chômage et ne sont toujours pas systématiquement consultés sur les questions clés qui les affectent directement.
A ce sujet, la Banque Mondiale (BM) et le Centre pour l’intégration en Méditerranée ont publié un rapport afin d’identifier la source des obstacles perpétuels qui entravent les droits des jeunes et offrir des suggestions sur l’approche holistique nécessaire pour les surmonter.
Intitulé « Surmonter les obstacles à l’inclusion des jeunes », ce rapport offre une analyse complète des obstacles sociaux, économiques, politiques et culturels rencontrés par les jeunes Tunisiens, en s’appuyant sur des données quantitatives, à partir des résultats d’une enquête, d’une recherche qualitative approfondie, et des consultations directes avec les jeunes, les prestataires de services concernés et les décideurs, afin d’identifier les causes profondes et les niveaux de l’inactivité généralisée des jeunes.
Le rapport démontre que bien que la citoyenneté active et la participation civique chez les jeunes Tunisiens soient essentielles pour maintenir la dynamique socioéconomique positive et la stabilité politique du pays, il s’avère que très peu d’entre eux se livrent à une quelconque forme de participation politique, à l’exception des mobilisations pour les démonstrations.
En fait, l’activisme des jeunes se fait de manière ad hoc, en dehors des institutions civiles et politiques formellement établies, et avec les médias sociaux comme outil de mobilisation.
Le rapport offre, également, une analyse des aspirations et besoins des jeunes Tunisiens, en tenant compte à la fois des mesures économiques et non économiques de l’exclusion, qui sont à l’origine de la révolution.
Il révèle, d’autre part, un niveau élevé de découragement chez les jeunes. Le nombre total de jeunes âgés de 15 et 29 qui ne sont pas dans un système éducatif, sans emploi ou sans formation, est estimé à 3%, l’un des taux les plus élevés de la région.
Parmi les sources de ce découragement, il y a les conditions du marché du travail, la mauvaise qualité de l’éducation, les disparités régionales et les préjugés sexistes en vigueur, pour n’en nommer que quelques-uns.
A noter que le cadre proposé dans le rapport traite de la façon dont l’aspect économique, social, politique, et les dimensions culturelles doivent être abordés simultanément pour développer des solutions. Celles-ci devraient aider les jeunes Tunisiens à croire à nouveau en leur avenir, en leur permettant de profiter des avantages d’une éducation de qualité, de trouver un emploi valorisant ou de lancer une entreprise, de faire entendre leur voix et de participer activement à la société civile et politique au niveau local, régional et national.