Les chiffres relatifs au comportement des valeurs cotées sur le marché principal publiés récemment par la Bourse de Tunis dans sa lettre mensuelle du mois d’août 2014 révèlent la faible capitalisation des trois banques publiques tunisiennes.
La publication de cette lettre coïncide aussi avec la publication des états financiers intermédiaires des sociétés cotées relatifs au premier semestre de l’année en cours. C’est pourquoi, l’Economiste Maghrébin a tenté d’analyser le comportement de ces banques.
Constat : La sous-capitalisation des banques publiques est aujourd’hui parmi les principaux handicaps au développement du secteur bancaire tunisien. Par ailleurs, le niveau de la capitalisation boursière montre bel et bien la situation difficile par laquelle passent les banques publiques tunisiennes. Notons que la capitalisation boursière est la valeur, au prix du marché, de l’ensemble des titres représentatifs ou des actions en circulation d’une entreprise ou d’une banque.
Les capitalisations boursières des trois banques publiques tunisiennes à fin août 2014, la Banque de l’Habitat (BH), la Société tunisienne des banques (STB) et la Banque nationale agricole (BNA) ont respectivement atteint 211,5 MD, 117 MD et 201,6 MD, soit un total de 530,2 MD. Elles ont énormément perdu de leur lustre. Il fut un temps pas très lointain où elles évoluaient sur la crête avec des cours bien plus élevés.
En comparaison d’autres banques privées, ce niveau reste faible au vu de l’importance des banques publiques dans le financement de l’économie tunisienne. Les quatre premières banques privées (Banque de Tunisie BT, la BIAT Attijari Bank et Amen Bank) ont chacune une capitalisation boursière supérieure à celle des trois banques publiques.
La capitalisation boursière de la Banque de Tunisie (BT) est équivalente à presque trois fois celle des trois banques publiques. En termes de capitalisation boursière, la BT vient en tête (1605 MD). La Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT) (1071 MD) arrive en deuxième position. Attijai Bank (715,8MD) occupe la troisième marche du podium et l’Amen bank (628,2MD) occupe la quatrième position.
L’accélération des réformes du système bancaire, public notamment, dans la mesure où il constitue le vecteur essentiel du financement de l’économie tunisienne, s’impose d’elle-même. D’aucuns diront que c’est une impérieuse nécessité !