Alors que la boussole des partis politiques tunisiens est orientée vers les élections législatives et que chaque liste essaie de marquer son territoire et de se distinguer l’une par rapport à l’autre, voici que Ahmed Néjib Chebbi présente son programme électoral pour la présidentielle, hier le 13 octobre 2014 dans un hôtel du Grand -Tunis. Ayant l’aisance de la parole, Ahmed Néjib Chebbi semble improviser ses propos dans un discours qui alterne diagnostic et solutions. Parmi les axes de son programme électoral la santé, le développement régional et la révision du revenu annuel.
Santé accessible à tous les citoyens
Pour Ahmed Néjib Chebbi, le droit à la santé n’est pas accessible à tous les Tunisiens. Le président d’Al Joumhouri a affirmé que dans le secteur de la santé publique, le patient paie 55% du coût du traitement « s’ajoute à cela celui des médicaments que le patient n’est pas toujours en mesure d’acheter », s’inquiète-t-il. De même, le candidat à la présidentielle a déploré la centralisation dans le domaine de la santé publique.
Une centralisation qui se manifeste par « la présence de tous les pôles de santé sur le littoral jusqu’à la ville de Sfax ». M. Chebbi a estimé que la santé en Tunisie roule à deux vitesses car « les services dans le secteur de la santé privée ne sont pas les mêmes que ceux du secteur de la santé publique » dit-t-il. Revenant sur les 2000 établissements de santé de base, il a rappelé que la plupart ne dispose pas de l’équipement nécessaire et d’infrastructure robuste.
Développement régional : pilier majeur de l’économie tunisienne
Le manque de développement régional a engendré un sentiment d’exclusion et a favorisé l’absence de citoyenneté chez les habitants des régions de l’intérieur du pays, estime Ahmed Néjib Chebbi. Ce sentiment perdure encore, d’autant que les jeunes de ces régions voient que les investisseurs utilisent les revenus des matières premières de leurs régions dans d’autres projets, à un moment où ils n’ont pas accès à des emplois dignes et stables. Le problème du développement régional est aussi un problème de logistique et de distance, notamment pour l’investisseur pour qu’il puisse investir dans ces régions. « Il est temps d’entrer dans l’époque du TGV, il ne coûtera pas plus que les avions », avance-t-il . Avant de continuer : « Un TGV rapide de Tunis à Tozeur en passant par Le Kef, Kasserine et Gafsa est indispensable, ainsi qu’un TGV de Tunis à Ben Guerdene en passant par Sousse et Sfax ».
Pour inciter les investisseurs à s’intéresser aux régions, Ahmed Néjib Chebbi propose de créer une infrastructure convenable pour attirer les hommes d’affaires. «Il n’est pas pensable qu’un homme d’affaires accepte de s’installer dans une région pour investir alors que les commodités de base n’existent même pas pour l’éducation de sa famille, sa distraction et sa santé ».
Revoir le revenu individuel
A certains moments, la Tunisie s’est basée pour se développer sur des salaires compétitifs de la main-d’œuvre et des avantages fiscaux accordés aux investisseurs étrangers. Pour Ahmed Néjib Chebbi, ce schéma n’est plus d’actualité et ne répond plus aux attentes des Tunisiens. Pour lui, le SMIG doit être revu à la hausse et les bas salaires ne doivent plus être un motif pour attirer les investisseurs étrangers. Pour illustrer ces propos, M. Chebbi a rappelé que le SMIG au Maroc dépasse le SMIG en Tunisie.