Les derniers chiffres révélés par l’OMS font froid dans le dos, avec plus de 4000 décès et près de 8000 personnes infectées, l’épidémie d’ Ebola ne cesse de progresser en Afrique de l’Ouest. Des premiers cas ont été enregistrés en dehors de l’Afrique, faisant craindre une propagation de la maladie dans le monde entier. Pourtant, malgré la rapidité de la progression de l’épidémie, plusieurs moyens ont été mis en place pour l’endiguer, nécessitant seulement de donner du temps au temps pour prouver leur efficacité. En parallèle, la recherche s’accélère et un certain nombre de « victoires » ont été enregistrées. Ce mouvement de panique est-il donc justifié ? Alors que l’épidémie progresse à un rythme de un millier de cas par semaine en Afrique de l’Ouest, il est estimé qu’en décembre, la cadence augmentera de 5000 à 10 000 cas par semaine. Dans les pays les plus touchés, le taux de mortalité avoisine les 70 %. Egalement, l’épidémie s’étend en dehors de l’Afrique gagnant la France, l’Espagne, l’Allemagne, les Etats-Unis, la Norvège et le Royaume-Uni. Or, avec les moyens mis en place pour le traitement des patients, plusieurs cas de guérison ont été enregistrés dans ces pays. Nous sommes loin donc des 70 % de mortalité enregistrés dans les endroits les plus touchés par l’épidémie. Ce qui amène à pointer du doigt le manque de moyens financiers et humains dont souffrent les zones touchées en Afrique de l’Ouest et qui explique que l’on soit autant dépassé par l’épidémie dans cette région du monde. Selon l’OMS, le risque de propagation d’Ebola en Europe est évitable et extrêmement faible. Et pour cause, les pays européens sont parmi les pays les mieux préparés au monde pour intervenir en cas de fièvre hémorragique virale, y compris la maladie à virus Ebola. De même que dans les zones touchées par Ebola en Afrique, où les mesures sanitaires ont été suivies avec rigueur, la progression de l’épidémie semble freiner. Ainsi, d’après l’OMS si aucun cas n’est enregistré au Nigeria et au Sénégal respectivement les 20 et 17 octobre, l’épidémie sera considérée comme endiguée. En termes d’efficacité de la prise en charge, Fatu Kekula, une jeune Libérienne, étudiante infirmière de 22 ans a, ces derniers temps, défrayé la chronique, tant le protocole de prise en charge qu’elle a « inventé » est efficace et se distingue par sa simplicité. Avec des moyens dérisoires, elle prend soin de son père, sa mère, sa sœur et son cousin, contaminés par le virus, et réussit à sauver trois membres de sa famille. Avec les moyens du bord, à savoir des sacs poubelle, des gants, de l’adhésif et des médicaments fournis par la clinique locale, la jeune infirmière prodigue des soins aux membres de sa famille dans des chambres séparées, les nourrit, les lave et les soigne, durant deux semaines, tout en s’assurant un maximum de protection. Cette méthode de par son efficacité, avec un taux de mortalité de 25% seulement, est actuellement enseignée. La lutte contre Ebola ne s’arrête pas à cela: sur un autre front au Mali, les premiers essais cliniques pour la fabrication d’un vaccin contre Ebola ont débuté, dans un institut à Bamako sous la supervision du centre pour le développement de vaccins de l’école de médecine de l’Université du Maryland, aux Etats-Unis, et le ministère de la Santé malien. Cet essai clinique porte sur 40 personnes faisant partie du personnel soignant en charge des cas suspects, mais aussi des personnes fortement exposées au risque de la maladie. Dans quelques mois, et si les tests sont concluants, la fabrication d’un vaccin efficace pourrait enfin annoncer la fin de cette épidémie.