En se basant sur les données présentées lors d’un workshop organisé par la SONEDE, il s’avère que le montant des dettes des 1327 groupements hydrauliques chargés d’assurer l’eau potable à environ 1,6 million de Tunisiens, habitant dans les zones rurales, est estimé à 38 millions de dinars.
Ces groupements hydrauliques, qui produisent 44 millions de m3 d’eau potable par an, sont confrontés à la faiblesse des moyens financiers et au manque d’encadrement, ce qui entraîne souvent la perturbation de l’approvisionnement en eau ou la coupure pure et simple de l’eau, notamment pendant l’été, période de pointe de la consommation.
La mauvaise gestion au sein de ces groupements et le manque d’entretien sont généralement derrière la dégradation des ouvrages hydrauliques, ce qui engendre le gaspillage et la perte de près de 32% des quantités d’eau à travers les circuits de distribution, selon la SONEDE.
Les créances de ces groupements sont réparties entre 1,8 million de dinars envers la SONEDE, 15,4% MD (dont 12,4% à Nabeul et Tozeur) envers la STEG et 20,7 MD envers les commissariats régionaux au développement agricole (CRDA).
Après la Révolution, les problèmes de ces groupements se sont aggravés à cause de la réticence à payer les frais de consommation et des actes de vandalisme ayant touché les équipements (compteurs…etc..), outre l’accroissement des actions de raccordement anarchique au réseau de l’eau potable.
En Tunisie, il y a deux types de groupements hydrauliques. Le premier assure l’eau potable (1327 groupements) au profit de 1,6 million de Tunisiens (environ 46% des habitants du milieu rural) alors que le deuxième est chargé des eaux d’irrigation (1253 groupements) au profit de près de 145 agriculteurs, exploitant près de 220 000 hectares de périmètres irrigués.
A noter que les statistiques du ministère de l’Agriculture font ressortir que ces deux types de groupements assument plus de 90% des dépenses d’énergie, d’achat de l’eau et du coût de la main-d’œuvre. Environ 23% de ces groupements contribuent à plus de 60% des dépenses annuelles d’entretien et de maintenance.