Lors d’un point de presse, tenu ce matin, Hakim Ben Hammouda, ministre de l’Economie et des Finances, a mis l’accent sur trois axes, à savoir l’économie internationale, l’économie nationale et les grandes lignes du projet de Loi des finances 2015 (LF).
Au niveau de l’économie internationale, M. Ben Hammouda a annoncé qu’au deuxième trimestre 2014, le taux de croissance mondial a enregistré, en comparaison du premier trimestre, une baisse pour atteindre 3,3%. La zone euro, notre premier partenaire, a enregistré, à elle seule, une chute de la croissance pour s’établir à 0,8%. D’ailleurs, depuis la crise mondiale de 2008, l’économie internationale n’a pas atteint le taux de croissance moyen de 7%, déjà enregistré en 2000. La production industrielle a, également, baissé de 1,3% à fin juin 2014.
Le prix du pétrole a connu quant à lui une hausse pour se fixer, au premier semestre 2014, à 111,8 dollar le baril. N’empêche qu’il a enregistré par la suite une baisse notable pour atteindre 90 dollars le baril durant octobre .
La conjoncture internationale a impacté la conjoncture nationale, d’où un PIB qui a baissé de 2,2% contre 2,0% au premier trimestre 2014. Le taux de croissance n’a pas dépassé les 2,1 durant la même période et les 2,5% actuellement.
Grandes lignes de la LF 2015
Au vu de cette situation critique, le gouvernement Jomaa a misé sur la poursuite de la politique de redressement, basée sur les priorités suivantes :
- Retour aux grands équilibres macroéconomiques : freiner le taux d’endettement ;
- Impulser l’investissement, la création d’emploi, la bonne gouvernance et l’intervention de l’Etat ;
- Accélérer les réformes structurelles, dont la réforme fiscale, la réforme du système de compensation, les secteurs prometteurs, réforme des circuits commerciaux et la lutte contre la contrebande ;
- Mettre en oeuvre un développement régional et local équilibré, et ce, par le renforcement de l’infrastructure, la mise en place d’une nouvelle stratégie de développement, l’encouragement de l’investissement et de la création d’emplois dans les régions de l’intérieur ;
- Renforcer la justice et l’intégration sociale, ainsi que la solidarité, et ce, à travers une amélioration du pouvoir d’achat, une répartition plus équitable des richesses nationales, l’emploi et l’appui aux familles nécessiteuses.
En chiffres, Hakim Ben Hammouda a déclaré que le projet de Loi de finances 2015 prévoit un taux de croissance de 3%, contre 2,5 actuellement et 2,8 prévu à fin 2014. Cette hausse de croissance sera basée sur la progression de 8% de la valeur ajoutée dans le secteur agricole, de 3,8% dans les industries manufacturières, de 2,3% dans les industries non-manufacturières, et de 2,7% dans le secteur des services.
Pour le déficit budgétaire, la LF 2015 prévoit une baisse pour atteindre 4,9% du PIB, contre 6,9% en 2013 et 5% prévu à fin 2014.
Le responsable a souligné que les dépenses d’investissement seront améliorées pour s’établir à 5,8 milliards de dinars, contre 4,7 milliards de dinars prévus à fin 2014. S’agissant des ressources, la LF prévoit des ressources propres de l’ordre de 74,5% du total des dépenses, des ressources par recours à l’endettement de 7,4 milliards de dinars, contre 6,4 milliards de dinars en 2013, des ressources fiscales de 18.820 milliards de dinars contre 18.733 prévues à fin 2014, ainsi que des ressources non fiscales de 1.775 milliards de dinars par rapport à 1.657 milliards de dinars à fin 2014.
Dans le même ordre d’idées, Hakim Ben Hammouda a affirmé que la LF 2015 prévoit le maintien de la pression fiscale de 22,2%, contre 22,7 à fin 2014. Quant à la dette extérieure, elle est prévue à hauteur de 7.405 milliards de dinars, contre 6.941 milliards de dinars à fin 2014.
La LF 2015 prévoit, aussi, des charges salariales de 11.197 milliards de dinars contre 10.575 milliards de dinars, charges de compensation de 3.742 milliards de dinars contre 4.455 milliards de dinars, services de la dette 5.130 milliards de dinars contre 4.675 milliards de dinars.
Pour les dépenses de développement, elles seront de l’ordre de 5.800 milliards de dinars, contre 4.708 milliards de dinars à fin 2014.
En conclusion, M. Ben Hammouda n’a pas manqué de dire que le gouvernement actuel propose, au prochain gouvernement, un budget d’Etat glissant sur trois ans pour pouvoir maintenir les grands équilibres macroéconomiques, tout en évitant la politique d’austérité qui ne crée que plus de déficit budgétaire.