Presque trois semaines après le démarrage de la campagne électorale des législatives 2014, la Tunisie vit aujourd’hui son silence électoral en préparation aux votes qui débuteront demain, dimanche 26 octobre, à 6h50 du matin, dans tout le territoire tunisien. Ces élections sont marquées cette année par un taux d’intention d’abstention assez terrifiant… L’Economiste Maghrébin a contacté des figures influentes de la société tunisienne pour avoir leur avis à ce sujet, leurs réponses ont été unanimes…
Saïma Mzoughi : journaliste
« Tant que l’on respire dans ce pays, notre devoir est de voter pour ceux en qui on croit… Si l’on délaissait notre devoir national, on participerait, d’une façon ou d’une autre, à éteindre la flamme des rêveurs et des marginalisés, on ferait du sang de nos martyrs un toast trinquant la trahison de la patrie… Portez votre conscience et soyez parmi ceux et celles que l’Histoire reconnaîtra à jamais, soyez parmi ceux et celles dont les petits-enfants seront fiers à jamais! »
Sofiene Ben Hmida : journaliste
« Le devoir citoyen c’est comme le mariage catholique. Celui qui ne vote pas aujourd’hui doit se taire à jamais. Moi je vote pour pouvoir continuer à dire non à l’injustice et à l’autoritarisme ».
Zeyneb Farhat : femme de théâtre
« Silence électoral vous dites? Echos des brouhahas électoraux, échos des fusillades , échos des pleurs des proches tombés lors des fusillades, échos des tractations silencieuses, échos des moues autistes et autres arrogantes… Et restent les échos des images salvatrices du désespoir ambiant de nous toutes et tous unis pour avoir dit NON à la laideur des esprits retors et aux mains rouges Et reste cet espoir, «si fou, si fragile et si désespéré, beau comme le jour et mauvais comme le temps quand le temps est mauvais…» »
Ma mère, qui ne connait ni les partis ni les listes, ma mère qui ne comprend ni justice transitionnelle ni développement durable, sera, présente le 26 octobre pour donner sa voix à ceux qui y croient, je ferai pour tout pour la convaincre pour qu’elle y soit, et j’ai la conviction qu’une femme comme elle le fera aussi à Bizerte, à Djerba et à Ben Arous, parce que toutes les trois se retrouvent dans la peine, la pauvreté et le rêve…
Néjiba Hamrouni :ex-présidente syndicat des journalistes tunisiens
« Chaque bulletin de vote est une cartouche, chaque citoyen tunisien, femme, homme et jeune, est un contrepoids du terrorisme, un contrepoids de l’ignorance, de l’intégrisme et du retour en arrière, chaque voix électorale est un pas en avant vers la liberté et la démocratie… Rappelez-vous de ceux qui ont donné leur sang pour la Tunisie en rêvant de liberté et de démocratie, pour eux, pour nous-mêmes et pour les générations futures, exprimez votre amour pour la Tunisie, exprimez votre citoyenneté et exercez votre droit de vote, Tunisiens, votez pour la Tunisie! »
« Certes, il n’y a pas lieu à comparer, mais des fois, il est nécessaire de se souvenir… Dans un de ses discours et pour appeler à cesser la guerre civile dite de « sécession », le Président américain Abraham Lincoln (1809-1865) disait : « Un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil. »… et il avait raison. Notre pays à cette époque mettait la première pierre à la première constitution arabo-msulmane dite «Ahd al-Aman » (1861) qui institue la notion de citoyenneté… Par fidélité, tout citoyen tunisien devrait exprimer sa voix en allant voter et participer à l’avenir de notre Tunisie. Tout comme la violence, ne pas voter est destructeur quand voter c’est participer à la vie. Alors, vivons en votant demain ».
« Il est courant d’affirmer que le vote est un droit et un devoir. Dans le contexte tunisien actuel, voter en Tunisie est bien plus que cela. Il est tout simplement impérieux. Seul le choix de ses citoyens peut écrire l’avenir de la Tunisie…Ensemble, traçons notre futur… »
« La vraie citoyenneté réside en la liberté du choix, et le vrai choix se fera le dimanche 26 octobre, exerce ton droit sans aucune hésitation! »